NoĂ«lsous le regard des peintresDes fresques de catacombes Ă  la peinture contemporaine, des chefs-d'oeuvre sur le thĂšme de la . Le confinement ne nous arrĂȘtera pas ! Sur Label EmmaĂŒs, la solidaritĂ© continue !

L’exposition Regards sur le Gers 2022 se poursuit au pigeonnier Ă  Plieux jusqu’au 24 aoĂ»t, tous les jours de 14 Ă  19 heures entrĂ©e libre. Elle accueille les Ɠuvres de cinq peintres officiels de la Marine dont un sculpteur Olivier Desvaux, Jonathan Florent, Jean Lemonnier sculpteur, StĂ©phane Ruais et un hommage rendu Ă  Ronan Olier, rĂ©cemment dĂ©cĂ©dĂ©. "Les ont ce privilĂšge de pouvoir embarquer, jusqu’au bout du monde, raconte Olivier Desvaux. J’ai dĂ©couvert les marins bienveillants, accueillants, et dans la reconnaissance du mĂ©tier de peintre. Les marins souhaitent avoir des regards sensibles qui portent une vision de leur environnement, pour faire rayonner la Marine. J’ai apprĂ©ciĂ© de me sentir Ă  l’aise dans un univers militaire. Je suis parti sur l’Astrolabe depuis la RĂ©union faire le tour des Iles Ă©parses autour de Madagascar. J’ai envie d’en faire un rĂ©cit de voyage un environnement inaccessible, la nature intacte, sublime." "Quand je rentre, je suis plein d’inspiration""Moi, ce qui m’attire le plus c’est la lumiĂšre. Ici je suis touchĂ© par le cĂŽtĂ© gĂ©ographique vallonnĂ©, ces vues lointaines, ce ciel bleu qui se mĂ©lange avec les terres, ça crĂ©e des couleurs douces, et puis ces villages de maisons en pierre trĂšs typiques, avec les couleurs dorĂ©es du soleil, c’est une vraie surprise, un vrai voyage, quand je rentre aprĂšs une semaine je suis plein d’inspiration. C’est agrĂ©able de se sentir dĂ©paysĂ©, mais il y a toujours aussi la petite angoisse, est-ce que je vais ĂȘtre inspirĂ© ?" Lautomne arrivant, les peintres, Se prĂ©cipitent sur leur chevalet, Capter les nuances feutrĂ©es, qui, Feront la joie de veillĂ©es hivernales. - Une citation de Serge Lapisse.
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Ateliersenfants / vacances de la Toussaint : L’automne dans le regard des peintres. Public · Hosted by Passage Sainte-Croix. clock. Wednesday, October 27, 2021 at 2:30 PM – 5:00 PM UTC+02. about 3 months ago. pin. Passage Sainte-Croix. Nantes, France. Show Map. Hide Map. Landmark & Historical Place ATELIERS ENFANTS Vacances de la Toussaint MERCREDI 27 OCTOBRE DE 14H30 A 17H 5-7 ANS JEUDI 28 OCTOBRE DE 14H30 A 17H 8-12 ANS Sais-tu que l’automne est une saison particuliĂšrement aimĂ©e des peintres de toutes les Ă©poques ? La couleur des arbres qui change, la lumiĂšre du ciel encore douce, les ombres qui apparaissent
tout est source d’inspiration pour les artistes. Pour cĂ©lĂ©brer l’automne, le Passage Sainte-Croix propose aux artistes en herbe un voyage au cƓur des plus belles peintures inspirĂ©es par cette saison. Ils rĂ©alisent ensuite un paysage d’automne Ă  la maniĂšre des plus grands artistes ! Gustav Klimt, ForĂȘt de bouleaux en automne Birkenwald I, 1903, Paul G. Allen Family Collection, The Yorck Project, domaine public Infos pratiques Tarif unique 9€ / GoĂ»ter inclus ! RĂ©servation obligatoire au 02 51 83 23 75 ou sur Merci de venir avec son tablier 15 mn avant le dĂ©but des ateliers. Pour prĂ©parer votre visite, consultez les consignes sanitaires du Passage Sainte-Croix sur notre site internet. Le Passage Sainte-Croix se rĂ©serve le droit de modifier ou d’annuler cet Ă©vĂ©nement en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Lexposition Regards sur le Gers 2022 se poursuit au pigeonnier Ă  Plieux jusqu’au 24 aoĂ»t, tous les jours de 14 Ă  19 heures (entrĂ©e libre). Elle accueille les Ɠuvres de cinq peintres Quelques gondoles passent dans l'eau calme du bassin Saint-Marc, la rident Ă  peine. Un garçon en chemise, assis dans le fond d'une barque, laisse tremper sa main tandis qu'au second plan, sur le mĂŽle, on devine le frĂ©missement de la ville. Dans le ciel transparent se dĂ©coupent la façade du palais des Doges et le campanile de la basilique. Le regard tour Ă  tour se perd dans les Ă©tendues de bleu et s'accroche au luxe des dĂ©tails de la rive. Le mĂŽle vu du bassin Saint-Marc est l'une des trĂšs nombreuses vedute vues de Venise par Canaletto. "La lumiĂšre ici est Ă  la fois trĂšs Ă©motionnelle et trĂšs rĂ©elle", souligne Annalisa Scarpa, spĂ©cialiste de la peinture vĂ©nitienne du XVIIIe siĂšcle et commissaire de l'exposition "Canaletto Ă  Venise" au musĂ©e Maillol. "Il y a des jours comme cela Ă  Venise, surtout aprĂšs la pluie, oĂč l'on croirait que le ciel et la ville ont Ă©tĂ© nettoyĂ©s Ă  grande eau." Le visage toujours changeant et toujours sidĂ©rant de la Venise des peintres "vĂ©dutistes" est pour la premiĂšre fois Ă  l'honneur Ă  Paris, Ă  travers deux belles expositions. À celle que le musĂ©e Maillol consacre exclusivement Ă  Canaletto, premier grand maĂźtre du genre, s'ajoute celle du musĂ©e Jacquemart-AndrĂ© oĂč l'artiste est confrontĂ© Ă  quelques-uns de ses rivaux et en particulier Ă  Guardi - dont la SĂ©rĂ©nissime fĂȘte, cet automne, le 300e anniversaire de la naissance et qui parvint Ă  supplanter Canaletto dans le coeur des amateurs de vedute vĂ©nitiennes. Qui Ă©taient-ils, ces amateurs ? Des Anglais pour beaucoup, des Russes aussi, des Allemands, quelques Français, issus de l'aristocratie ou de la grande bourgeoisie, partis dĂ©couvrir Naples, Rome, Florence, Venise dans leur "grand tour d'Italie" et dĂ©sireux d'en conserver une image. Ce sera le mĂŽle du bassin Saint-Marc, des ruelles et des palais, la lagune et le pont du Rialto tantĂŽt sous des ciels bas, tantĂŽt dans le soleil, tantĂŽt disparaissant au milieu des brumes. Canaletto Antonio Canal, dit, vue du bassin de San Marco de la pointe de la Douane. Huile sur toile. Milan, Pinacoteca di Brera. © Su concessione del Ministero per i Beni e le AttivitĂ  Culturali. Chambre noire Le pĂšre du genre, pourtant, n'est pas italien. Gaspar Van Wittel, rebaptisĂ© Gaspare Vanvitelli, est hollandais d'origine. "Sa Vue du mĂŽle, Ă©crit BoĆŒena Anna Kowalczyk, commissaire de l'exposition du musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©, montre dĂ©jĂ  plusieurs caractĂ©ristiques destinĂ©es Ă  devenir plus tard l'apanage des peintres vĂ©nitiens la construction prĂ©cise de la perspective, qui n'exclut cependant pas une savante capacitĂ© Ă  l'adapter aux exigences de l'imagination ; la luminositĂ© limpide et la transparence des couleurs ; l'attention accordĂ©e Ă  la vie quotidienne de la ville, avec ses embarcations remplies de marchandises et ses figures de rameurs observĂ©es d'aprĂšs nature ; l'utilisation de pointes de rouge afin de guider l'oeil du spectateur." Cette technique influence directement Luca Carlevarijs, d'abord connu comme architecte et mathĂ©maticien, mais qui fut prĂ©curseur dans le "marchĂ©" des vedute Ă  destination des bourgeois du Grand Tour et ouvrit la voie Ă  Canaletto. Ce dernier fait ses armes dans l'atelier de son pĂšre, dĂ©corateur de théùtre. Ses premiers tableaux s'en ressentent, oĂč priment les effets de mise en scĂšne. Rapidement, pourtant, il exerce son oeil dans une direction nouvelle. Le spectateur dĂ©couvre, Ă  Maillol, son utilisation de la camera obscura pour reproduire une vue avec exactitude et, en en accolant plusieurs, obtenir l'Ă©quivalent d'un "grand angle" en photographie. Est notamment exposĂ© le carnet de croquis du peintre, un vĂ©ritable trĂ©sor que le spectateur peut feuilleter dans sa version numĂ©rique pour comprendre comment peu Ă  peu le maĂźtre composait ses vedute. "Nous avons voulu battre en brĂšche deux prĂ©jugĂ©s sur Canaletto il aurait peint toujours les mĂȘmes choses et il serait avant tout un topographe, attachĂ© Ă  la seule prĂ©cision du rendu des paysages", explique Patrizia Nitti, directrice du musĂ©e Maillol. Canaletto ne se contente jamais, en effet, du dessin obtenu grĂące Ă  la chambre noire, mais multiplie, explique Annalisa Scarpa, les "licences poĂ©tiques" et les distorsions qui rendent ses vedute "vraisemblables". Filiation Guardi ira plus loin encore. De quinze ans le cadet de Canaletto, nĂ© dans une famille de peintres, il lui emboĂźte le pas vers ses quarante ans, et manifeste pour lui "une vĂ©ritable admiration, note BoĆŒena Anna Kowalczyk, au-delĂ  mĂȘme de l'intĂ©rĂȘt commercial qu'il avait Ă  s'inscrire dans son sillage". Un dialogue s'engage entre les deux peintres, oĂč Guardi "mise d'emblĂ©e sur l'effet atmosphĂ©rique, entre l'eau et le ciel". Il prĂ©fĂšre au rendu des architectures l'Ă©tude des embarcations, manifeste une libertĂ© et une sensibilitĂ© accrues. "Dans ses dix derniĂšres annĂ©es, note la spĂ©cialiste, Guardi sublima les exigences du rococo ; il atteignit une libertĂ© de gĂ©nie et d'imagination qui se manifeste dans sa formulation des espaces, de plus en plus illusoires, dans sa luminositĂ©, tantĂŽt argentĂ©e, tantĂŽt plus chaude, et dans sa touche de plus en plus synthĂ©tique, vibrante et rapide." L'exposition du musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©, en confrontant les deux peintres, fait droit Ă  la complexitĂ© de leur filiation. Francesco Guardi, Le canal de Cannaregio, avec le Palazzo Surian Bellotto, l'ambassade de France. Huile sur toile. New York, The Frick Collection. The Frick Collection. , au musĂ©e Jacquemart-AndrĂ© jusqu'au 14 janvier 2013. , au musĂ©e Maillol jusqu'au 10 fĂ©vrier 2013. REGARDEZ. Étude d'une oeuvre de Francesco Guardi Songesd’Automne est un Ă©vĂšnement qui s’inscrit pleinement dans la vie culturelle de notre ville. Il contribue Ă  ouvrir le regard des visiteurs sur l’Ɠuvre artistique, rĂ©vĂ©latrice de la vraie nature de nos Ă©motions. Vous le constaterez, les Ɠuvres prĂ©sentĂ©es sont multiples et variĂ©es tant par les techniques que par les thĂšmes

– PionniĂšres Artistes dans le Paris des AnnĂ©es folles du 2 mars au 10 juillet 2022 À travers la prĂ©sentation de peintures, sculptures, photographies, films, Ɠuvres textiles et littĂ©raires, cette exposition propose de mettre en avant le rĂŽle primordial des femmes dans le dĂ©veloppement des grands mouvements artistiques de la modernitĂ©. Ces pionniĂšres, comme Tamara de Lempicka, Sonia Delaunay, Tarsila do Amaral ou encore Chana Orloff, nĂ©es Ă  la fin du XIXe ou au tout dĂ©but du XXe siĂšcle, accĂšdent enfin aux grandes Ă©coles d’art jusqu’alors rĂ©servĂ©es aux hommes. Au cours de ces Ă©phĂ©mĂšres annĂ©es folles, beaucoup d’entre elles sĂ©journent Ă  Paris, pendant quelques semaines ou quelques annĂ©es. Ces “femmes nouvelles” sont les premiĂšres Ă  pouvoir ĂȘtre reconnues comme des artistes, possĂ©der un atelier, une galerie ou une maison d’édition, diriger des ateliers dans des Ă©coles d’art, reprĂ©senter des corps nus, qu’ils soient masculins ou fĂ©minins. Ce sont les premiĂšres Ă  avoir la possibilitĂ© de s’habiller comme elles l’entendent, de vivre leur sexualitĂ© quelle qu’elle soit, de choisir leur Ă©poux ou de ne pas se marier. Leur vie et leur corps, dont elles sont les premiĂšres Ă  revendiquer l’entiĂšre propriĂ©tĂ©, sont les outils de leur travail, qu’elles rĂ©inventent dans tous les matĂ©riaux, sur tous les supports. L’interdisciplinaritĂ© et la performativitĂ© de leur crĂ©ation ont influencĂ© des gĂ©nĂ©rations entiĂšres d’artistes et continuent d’influencer encore aujourd’hui. MusĂ©e du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard 75006 Paris – TĂ©l. 01 40 13 62 00 – Gallen-Kallela Mythes et nature Du 11 mars au 25 juillet 2022 En 2022, le musĂ©e Jacquemart-AndrĂ© met Ă  l’honneur l’Ɠuvre du peintre finlandais Akseli Gallen-Kallela 1865-1931. A travers prĂšs de soixante-dix Ɠuvres issues de collections publiques et privĂ©es, comptant notamment des prĂȘts exceptionnels du MusĂ©e Gallen-Kallela d’Espoo, l’exposition investit un aspect dominant de son Ɠuvre et traversant l’ensemble de sa carriĂšre, Ă  savoir le thĂšme de la nature et du paysage finlandais. Des nuages se reflĂštent, tantĂŽt mats tantĂŽt brillants, selon que la glace a fondu ou laisse une fine trace sur l’eau. Une neige cotonneuse invente des formes nouvelles. Soudain, un arbre tranche l’horizontalitĂ© du paysage et vient souligner l’intense solitude qui rĂšgne dans cette contrĂ©e nordique. Gallen-Kallela a su reprĂ©senter la Finlande avec un lyrisme incomparable. Tournant le dos Ă  la modernitĂ© urbaine, il a ancrĂ© son Ɠuvre dans une nature sauvage d’une beautĂ© majestueuse, suivant le dĂ©roulĂ© chatoyant des saisons en prenant pour motif les denses forĂȘts et les innombrables lacs finlandais. Symphoniques, ses paysages vibrent de toute la puissance des Ă©lĂ©ments naturels comme habitĂ©s de forces ancestrales, mythologiques et sacrĂ©es. Si des Ɠuvres de Gallen-Kalella avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es lors d’expositions thĂ©matiques, centrĂ©es sur l’art finlandais ou l’art nordique, c’est la grande rĂ©trospective que lui a consacrĂ©e le musĂ©e d’Orsay en 2012 qui a permis au public parisien de dĂ©couvrir l’ensemble de sa carriĂšre. Apportant sa contribution Ă  la diffusion de l’art finlandais hors de ses frontiĂšres, notre exposition se propose de rĂ©vĂ©ler de maniĂšre plus approfondie la question de la relation de l’homme Ă  la nature, qui Ă©volue au cours sa carriĂšre. Ethnographique Ă  ses dĂ©buts, elle se nourrit de la pensĂ©e Ă©sotĂ©rique dans les annĂ©es 1895 pour se montrer d’une amplitude inĂ©galĂ©e au tournant du XXe siĂšcle. Cette Ă©volution s’accompagne d’un changement de style qui du naturalisme tend au symbolisme. La construction de sa maison atelier Kalela en 1894, loin des villes et de la modernitĂ©, occupe une place centrale dans la dĂ©finition tant artistique que conceptuelle du rĂŽle de l’artiste dans la nature. Au sein de ce microcosme tournĂ© tant vers l’extĂ©rieur que l’intĂ©rieur, Gallen-Kallela a tentĂ© de concrĂ©tiser un idĂ©al artistique qui s’exprime fortement dans son Ɠuvre. MusĂ©e Jacquemart-AndrĂ© 158, boulevard Haussmann – 75008 PARIS Tel. + 33 01 45 62 11 59 MusĂ©e du Louvre – L’Âge d’or de la Renaissance portugaise 10 juin – 10 octobre 2022 Pour la premiĂšre fois, les visiteurs du Louvre sont invitĂ©s Ă  dĂ©couvrir l’art raffinĂ© et merveilleusement exĂ©cutĂ© des peintres actifs Ă  Lisbonne au Portugal dans la premiĂšre moitiĂ© du 16e siĂšcle. Avec le mĂ©cĂ©nat des rois Manuel Ier 1495-1521 et Jean III 1521-1557 qui s’entourent de peintres de cour et commandent de nombreux retables, la peinture portugaise connaĂźt alors un Ăąge d’or. À Lisbonne, capitale du royaume tournĂ©e vers l’ocĂ©an, l’arrivĂ©e de peintres flamands inflĂ©chit l’histoire de la peinture europĂ©enne. AprĂšs les premiers feux de Nuno Gonçalves actif Ă  partir de 1450 et avant 1492, les ateliers lisboĂštes, fĂ©dĂ©rĂ©s autour de Jorge Afonso actif entre 1504 et 1540, adoptent une nouvelle maniĂšre de peindre, fondĂ©e sur une parfaite maĂźtrise de la technique Ă  l’huile. Ces peintres conjuguent des paysages bleutĂ©s empreints de poĂ©sie, des tissus et des accessoires prĂ©cieux, des dĂ©tails d’architectures raffinĂ©es Ă  un sens aigu et parfois cocasse de l’observation et de la narration, opĂ©rant une synthĂšse trĂšs originale entre les inventions picturales de la Renaissance flamande et italienne et la culture portugaise. Le musĂ©e du Louvre est ouvert tous les jours, sauf le mardi. La derniĂšre admission se fait 1 h avant la fermeture. L’évacuation des salles commence 30 min avant la fermeture. Le musĂ©e Marmottan Monet prĂ©sente, du 13 avril au 21 aoĂ»t 2022, l’exposition Le Théùtre des Ă©motions ». PrĂšs de quatre-vingts Ɠuvres du Moyen Âge Ă  nos jours, provenant de collections particuliĂšres et de prestigieux musĂ©es français et internationaux sont rĂ©unies et retracent l’histoire des Ă©motions et leurs traductions picturales du XIVĂšme au XXIĂšme siĂšcle. Fruit de la collaboration entre Georges Vigarello, historien et agrĂ©gĂ© de philosophie et Dominique Lobstein, historien de l’art, l’exposition porte un nouveau regard sur ces Ɠuvres en contextualisant leur crĂ©ation. L’émotion, avec ses rĂ©actions souvent intenses », est systĂ©matiquement prĂ©sente dans les arts visuels, travaillĂ©e, traquĂ©e, dĂ©clinĂ©e. Elle incarne mĂȘme la plus grande partie de leur sens, suggĂ©rant la chair, stimulant la curiositĂ©. Toutes les expressions y sont illustrĂ©es de la souffrance Ă  la joie, de l’enthousiasme Ă  la terreur, du plaisir Ă  la douleur dont Louis-LĂ©opold Boilly sut faire la recension dans ses Trente-cinq tĂȘtes d’expression vers 1825, Tourcoing, MusĂ©e EugĂšne Leroy, rĂ©pertoire d’un théùtre oĂč la sensibilitĂ© humaine s’expose et se diversifie. Du Moyen Âge Ă  l’époque moderne, la MĂ©lancolie de DĂŒrer 1514, Paris, École nationale supĂ©rieur des beaux-arts, les Ă©mois des jeunes cƓurs Jeanne-Élisabeth Chaudet, Jeune Fille pleurant sa colombe morte, 1805, Arras, musĂ©e des beaux-arts, les TĂȘtes d’expression de l’École parisienne des Beaux-Arts ou la terreur confĂ©rant Ă  la folie comme la peint Charles Louis MĂŒller Rachel dans Lady Macbeth, Paris, musĂ©e d’Art et d’Histoire du JudaĂŻsme sont autant de manifestations des sentiments, saisis par tous, instantanĂ©ment dĂ©cryptĂ©s, Ă©loquents dans leurs traits, leurs clichĂ©s. Enfin, l’intĂ©rĂȘt, brusquement accru aujourd’hui, pour les thĂšmes psychologiques, traumas ou affects, ne peut que renforcer la lĂ©gitimitĂ© d’une exposition sur l’émotion dans les arts visuels, ses formes, ses degrĂ©s. L’exposition suggĂšre l’interminable rĂ©pertoire des rĂ©sonances affectives de notre monde intĂ©rieur, leur prĂ©sence ou leur absence depuis les ivoires mĂ©diĂ©vaux, muets, jusqu’à leur sublimation hurlante dans les TĂȘtes d’otages 1945, Paris, MusĂ©e national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou de Jean Fautrier. Ces nuances ont pourtant un intĂ©rĂȘt plus prĂ©cis, plus prĂ©cieux. Elles rĂ©vĂšlent aussi comment ces mĂȘmes Ă©motions ont pu varier avec le temps, comment leurs manifestations se dĂ©placent, comment changent l’attention qui leur est portĂ©e, ou mĂȘme quelquefois le sens qui leur est donnĂ©. Les objets Ă©motifs » s’enrichissent, les regards se renouvellent, les intensitĂ©s se diffĂ©rencient, les interprĂ©tations aussi. La vieille mĂ©lancolie devient neurasthĂ©nie Émile Signol, La Folie de la fiancĂ©e de Lammermoor, 1850, Tours, MusĂ©e des Beaux-Arts, la vieille violence devient exĂ©cration Pablo Picasso, La Suppliante, 1937, Paris, musĂ©e Picasso, les physionomies se diffĂ©rencient et s’émiettent comme jamais avec le trait de Boilly ou de Daumier. L’émotion offre alors d’interminables nuances, que l’histoire ne fait qu’enrichir et singulariser. L’exposition restitue la maniĂšre dont s’est lentement constituĂ© le psychisme occidental, l’insensible dĂ©roulement de sa mise en scĂšne avec le temps, ses faces cachĂ©es, ses particularitĂ©s toujours plus diffĂ©renciĂ©es. Les 8 sections du parcours de l’exposition illustrent la lente transcription des Ă©motions par les artistes, puis son Ă©volution au fil du temps, Ă  l’aune des rĂ©flexions esthĂ©tiques, scientifiques ou des Ă©vĂ©nements qui se sont succĂ©dĂ©s. MusĂ©e Marmottan 2 rue Louis Boilly 75016 Paris MĂ©tro La Muette Ç’a Ă©tĂ© le rĂȘve de toute ma vie de peindre des murs », confiait Degas. L’artiste n’était pas le seul Ă  vouloir participer aux nombreux chantiers dĂ©coratifs de la fin du XIXe siĂšcle. Si Manet et les impressionnistes n’ont pas reçu de commandes officielles, ils ont rĂ©alisĂ©, tout au long de leurs carriĂšres, des peintures et des objets dĂ©coratifs. Ils ont expĂ©rimentĂ© de nombreuses techniques tout en redĂ©finissant Ă  leur maniĂšre l’idĂ©e mĂȘme de dĂ©coratif », notion paradoxale, Ă  la fois positive et dĂ©prĂ©ciative, au cƓur de la pratique artistique, de la rĂ©flexion esthĂ©tique et sociale Ă  la fin du XIXe siĂšcle. Cet aspect de l’impressionnisme est peu connu aujourd’hui. Pourtant, le cycle des NymphĂ©as de l’Orangerie, que Monet nommait ses grandes dĂ©corations », vient couronner plus de soixante annĂ©es d’incursions dans ce domaine. Et si les tableaux exposĂ©s par les impressionnistes ont choquĂ©, c’est aussi parce qu’ils Ă©taient vu telles de simples dĂ©corations, dĂ©nuĂ©es de signification et vouĂ©es au seul plaisir des sens. Un critique n’a-t-il pas Ă©crit en 1874 que ce que Monet peignait s’apparentait Ă  un papier peint » ? Cette exposition invite donc pour la premiĂšre fois Ă  explorer une autre histoire de l’impressionnisme avec des Ɠuvres de Cassatt, CĂ©zanne, Degas, Manet, Monet, Morisot, Pissarro et Renoir, venant du monde entier, pour certaines rarement ou jamais prĂ©sentĂ©es en France. Elle montre comment, Ă  travers quelque quatre-vingt peintures, Ă©ventails, cĂ©ramiques ou dessins, les impressionnistes ont tracĂ© un chemin nouveau, avec la conviction que, pour citer Renoir, l’art est fait avant tout pour Ă©gayer les murs ». MusĂ©e de l’Orangerie – Jardin des Tuileries – Place de la Concorde 75001 PARIS tĂ©l. +33 01 44 77 80 07 MusĂ©e d’Orsay – James McNeill Whistler 1834-1903, Chefs-d’Ɠuvre de la Frick Collection, New York Avec les États-Unis et le Royaume-Uni, la France est une des trois patries du peintre. NĂ© en 1834 dans le Massachussetts, Whistler fait son apprentissage et ses dĂ©buts Ă  Paris entre 1855 et 1859. AprĂšs son installation Ă  Londres, l’artiste garde un lien privilĂ©giĂ© avec la scĂšne artistique parisienne, exposant aux cĂŽtĂ©s des refusĂ©s en 1863 et devenant dans les annĂ©es 1890 l’un des phares » de la nouvelle gĂ©nĂ©ration symboliste. En 1891, l’État français achĂšte son chef-d’Ɠuvre Arrangement en gris et noir portrait de la mĂšre de l’artiste. À la mĂȘme date, Henry Clay Frick bĂątit sa collection, et au dĂ©but des annĂ©es 1910, l’ouvre Ă  l’art de la fin du XIXe siĂšcle. Il achĂšte dix-huit Ɠuvres de Whistler – peintures et arts graphiques – faisant ainsi de cet artiste lun des mieux reprĂ©sentĂ©s de sa collection. Aujourd’hui, les grands portraits en pieds de Whistler comptent parmi les Ɠuvres les plus admirĂ©es des visiteurs au cĂŽtĂ© des remarquables peintures d’Holbein, Rembrandt, Van Dyck ou Gainsborough de la collection. Au MusĂ©e d’Orsay seront prĂ©sentĂ©s l’étonnant paysage L’OcĂ©an, peint par Whistler lors d’un voyage au Chili, trois pastels et douze estampes Ă  sujets vĂ©nitiens, et trois grands portraits reprĂ©sentatifs de ses cĂ©lĂšbres symphonies en blanc » et arrangements en noir » le portrait de Mrs Frederick Leyland chef-d’Ɠuvre de l’Aesthetic Movement , le portrait de Rosa Corder, et enfin celui de l’extravagant esthĂšte Robert de Montesquiou-Fezensac. Ce dernier, l’un des ultimes tableaux peints par Whistler, est probablement l’Ɠuvre la plus moderne de la collection de Frick. Alors que l’annĂ©e 2022 sera placĂ©e sous le signe de Marcel Proust, dont nous cĂ©lĂ©brerons le centenaire de la mort, cette effigie nous rappellera aussi l’influence de Montesquiou et de Whistler dans l’élaboration de La Recherche et la crĂ©ation des personnages du baron de Charlus et du peintre Elstir. MusĂ©e d’Orsay 1 Rue de la LĂ©gion d’Honneur – 75007 Paris Pour marque-pages Permaliens.

manifestationsculturelles autour de Monastier-sur-Gazeille événements dans le département Haute-Loire Exposition de Jean-Denys Phillipe. Dessin - Collage, Exposition, Lecture - Conte - Poésie Orval sur Sienne 50660 Du 26/10/2022 au 19/11/2022. Exposition de Jean-Denys Phillipe et ses dessins de presse à la bibliothÚque.
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Cespeintres firent le voyage en France, dĂ©couvrirent et s’appropriĂšrent de maniĂšre originale ce nouveau langage pictural pour restituer les paysages et la culture de leur patrie. Dans le cadre de la cĂ©lĂ©bration des 800 ans de la FacultĂ© de mĂ©decine de Montpellier, l’exposition PharmacopĂ©es, accueillie du 10 octobre 2020
17 Sep PubliĂ© par Gege95cyclo - CatĂ©gories Les rallyes, Sorties UVT, Vexin, Auvers-sur-Oise, Lavoirs, Les Peintres Dimanche 17 septembre, 104 km, 970D+ en 5h35 Oh que ça fait tĂŽt 5h quand le rĂ©veil sonne, mais c'est bien ce qu'il me faut si je veux ĂȘtre Ă  l'heure que je me suis fixĂ©e Ă  Auvers. Hier temps de chien, mais un Ɠil Ă  la mĂ©tĂ©o me fait espĂ©rer un temps clĂ©ment pour ce matin, et effectivement, un regard par la fenĂȘtre me le confirme, bien frais, mais sec. De toutes maniĂšres, mĂȘme sous la pluie j'y serais allĂ©, peut-ĂȘtre pour moins long, mais je n'annulerais pas une sortie officielle pour cause de pluie, les bĂ©nĂ©voles y sont bien eux. Direction donc Auvers oĂč j'arrive Ă  7h pour m'inscrire, et je ne suis pas le premier... sauf que les autres ont encore le vĂ©lo dans le coffre de la voiture, ce sont des cyclos de Marly. ça fait drĂŽle ce parc encore vide dans la nuit aux inscriptions un petit cafĂ© ? 4 parcours sont proposĂ©s, j'hĂ©site entre le 90 et le 110, mais vraiment je crois que le grand me ferait rentrer trop tard, ce sera donc le 90. Le temps d'un cafĂ©, gĂąteau, causette, et me voilĂ  parti, encore dans la pĂ©nombre, gilet fluo et Ă©clairage de rigueur, et vu le frais le gilet n'est pas de trop. 8° Ă©taient affichĂ©s lorsque je suis passĂ© Ă  Bessancourt, alors ici au bord de l'Oise il doit bien faire 6 ou chose Ă  faire , ne pas tenir compte du flĂ©chage, impeccable pourtant, mais quand on sait oĂč l'on va... et bien on se trompe, et du coup on escamote la premiĂšre cĂŽte, sans regret du coup, non pour la cĂŽte, mais pour la descente qui s'en serait suivie, dans le froid et le jour encore en pĂ©riode de rĂ©veil. Je file directement sur Arronville via Nesles, et apparemment je ne suis pas le seul Ă  commettre l'erreur. Qui ne sera pas la vingt kilomĂštres et dĂ©jĂ  le ravitaillement... Un cyclo prĂ©sent confirme qu'on lui a annoncĂ© des ravitos toutes les vingt bornes. Occasion de reprendre un cafĂ©. Table bien pleine Ă  l'aller Un seul participant est passĂ© avant, nous informent les bĂ©nĂ©voles qui attendent dans la fraĂźcheur. Ils ne vont pas attendre trop longtemps, Ă  peine les franconvillois et moi-mĂȘme enfourchons nous nos vĂ©los qu'un groupe arrive. Il s'agit de ceux de repart vite en alternance de montĂ©es et de faux-plats montant, terrain de jeu bien connu des cycliste de notre coin, comme dit un des franconvillois, en effet Berville, HĂ©nonville, Ivry-le-Temple sont des endroits qui nous voient rĂ©guliĂšrement, Ă  plus forte raison pour les tabernaciens, le prochain contrĂŽle au DĂ©luge l'ayant Ă©tĂ© aussi sur les derniĂšres tabernaciennes , parfois avec quelques diffĂ©rences dans le tracĂ©, qui permettent de traverser un village connu d'une autre maniĂšre, d'y porter une autre parlant des Tabernaciens, ils m'on doublĂ©s telle un essaim pĂ©dalant prĂšs d'HĂ©nnonville , ayant incorporĂ© dans leur groupe de costauds une nouvelle recrue fĂ©minine... forte la demoiselle. Lavoir de Blequencourt Ressons-L'Abbaye Ravito du DĂ©luge Je repars du DĂ©luge lorsque arrivent les FrĂ©pillonais et 2 autre UVT... ils ne tarderont pas Ă  me doubler, dans la cĂŽte de CrĂšvecoeur... n'aurait-elle pas donnĂ© son nom au village ? Faillit aller Ă  la gamelle dans une Ă©pingle, arrivant sur la plaque, je me retrouve scotchĂ©... juste le temps de dĂ©clipser avant la perte d'Ă©quilibre. Elle grimpe bien celle-lĂ , pas longue, mais m'a bien surpris. La rĂ©compense ne va pas tarder, une fois passĂ© Andeville, une longue descente jusque Esches que je fais en compagnie d'un gars de Franconville. Il n'y a pas Ă  dire les maillots club, c'est quand mĂȘme plus sympa que les anonymes, ça raconte dĂ©jĂ  une histoire... un peu comme les dĂ©partements sur les plaques d'immatriculation, mais ça c'Ă©tait avant. VoilĂ  ceux de Cergy, dont un tandem qui arrivent, et c'est avec eux que nous rejoignons Amblainville, par des routes diffĂ©rentes.... les premiers loupent la flĂšche qui dit de tourner Ă  gauche, d'autres n'arrivent pas par l'Ă©glise mais par le sens interdit... mais tous les chemins mĂšnent au mĂȘme endroit, la direction d'Arronville pour notre second passage Arronville au retour, les tables un peu plus vides, les bĂ©nĂ©voles un peu plus rĂ©chauffĂ©s On est presque arrivĂ©, le ravitaillement sera bref, un peu de chocolat, des dattes, du pain d'Ă©pice, et en route. Il faut grimper pour quitter Arronville, puis ensuite aprĂšs Theuville, traversĂ© en descente, il faut regrimper pour Rhus, puis encore pour Epiais-Rhus. avant que de n'avoir plus que de la descente jusque Auvers, non sans oublier de faire la derniĂšre erreur du jour en passant par HĂ©rouville au lieu d'Ennery, amis bon lç, je n'escamote pas de cĂŽte. Et me voilĂ  dĂ©jĂ  de retour Ă  Auvers Un casse-croĂ»te bien mĂ©ritĂ© Seulement 305 participants, et lĂ  je peux le dire ceux qui ont eu peur de la mĂ©tĂ©o ont eu bien tort. Une superbe matinĂ©e, fraĂźche, mais sĂšche, sans vent, et un lĂ©ger soleil, ainsi qu'un trĂšs beau circuit. Plus qu'Ă  prendre la route du retour, avec comme derniĂšre difficultĂ©, qui aujourd'hui n'en est pas une, la cĂŽte de Mery. Le6 mai 2019, dans « La Grande Galerie » d’Art News de la chaĂźne Museum TV, Isabelle Manca, journaliste au magazine L’ƒil, revenait sur le pouvoir d’attract PubliĂ© le 28/09/2014 Ă  0350 C'est l'Ă©vĂ©nement de l'automne Ă  la galerie Paul-Sibra l'exposition Rencontre» de l'Association des artistes peintres du Lauragais, du 25 septembre au 10 octobre. Pour cet Ă©vĂ©nement, le vice-prĂ©sident Michel Baudet a invitĂ© Ă  ses cĂŽtĂ©s quatre artistes peintres, aquarelliste et sculpteur Ă  exposer leurs Ɠuvres dans l'espace de la galerie. Michel Baudet, dont la prĂ©sidente Marie-Luce SoubabĂšre a su mettre en avant la sensibilitĂ©, a su dĂ©nicher quatre personnalitĂ©s parfaitement extraordinaires, qui font que cette exposition dĂ©gage une ambiance particuliĂšrement onirique. Par la photo et la peinture, les paysages urbains de Philippe Saucourt nous plongent dans une ambiance Ă©trange et mystĂ©rieuse qui laisse la part belle au hors-champ, Ă  l'homme totalement absent de ses Ɠuvres mais tellement prĂ©sent malgrĂ© tout. Les aquarelles d'AmĂ©lie BrulĂ© dĂ©voilent des silhouettes d'arbres sur fonds colorĂ©s, brumeux et doux Ă  la fois L'aquarelle est mon exutoire quotidien, je ne rĂ©flĂ©chis plus, je laisse faire le pinceau, comme s'il Ă©tait douĂ© de vie». Cette nĂ©cessitĂ© de la crĂ©ation, Michel Baudet l'exprime parfaitement en expliquant son concept de bio-neuro art C'est aprĂšs une pause de vingt-cinq ans que je me suis remis Ă  peindre, parce que c'Ă©tait devenu une nĂ©cessitĂ©, une Ă©vidence, je n'avais plus d'autre choix que celui de peindre». À cĂŽtĂ© des Ă©lĂ©ments rĂ©currents de ses Ɠuvres, l'orage, les tissus, les couleurs, il y a surtout la spontanĂ©itĂ© du crĂ©ateur qui ne cherche pas l'inspiration mais la laisse le traverser». Michelle Hamelin expose ses OGM dans la deuxiĂšme salle ses Organismes Graphiquement ModifiĂ©s» accrochent les regards de tous les cĂŽtĂ©s, recto, verso, envers, endroit, les moustiquaires et les grillages qui soutiennent ses toiles laissent passer le regard, font perdre les repĂšres. CinquiĂšme artiste invitĂ© et seul sculpteur, Yvon Jamard a surpris le public avec son Zome structure ovoĂŻdale de bois et de tissu qui appelle Ă  la mĂ©ditation. L'artiste avoue encore ne pas savoir d'oĂč vient l'idĂ©e de crĂ©ation» ses sculptures font la part belle au mouvement, aux courbes comme si les essences de bois dictaient leurs envies Ă  l'artiste. Une exposition Ă  vivre absolument ! Lesartistes nous ont aidĂ©s de tous temps Ă  le comprendre. Les peintres de plein air puis les impressionnistes ont rĂ©ussi Ă  saisir dans leurs tableaux l’importance de l’esprit des lieux. C’est grĂące Ă  eux que l’on a encore aujourd’hui connaissance de la rĂ©alitĂ©, de la force, de la beautĂ© de Crozant dans les annĂ©es 1890-1900. Pourtant, les paysages ont profondĂ©ment changĂ© DĂ©filĂ© Dior, automne-hiver 2022 Pour sa collection automne-hiver 2022-2023, Maria Grazia Chiuiri, la directrice artistique des collections femme de la maison convie l'artiste italienne Mariella Bettineschi, qui signe une sĂ©rie d'Ɠuvres reprenant des portraits de femmes signĂ©s de grands artistes europĂ©ens des XVIĂšme au XIX Ăšme siĂšcle comme de Vinci, Veermer, Le Caravage ou Raphael. Minutieusement, elle gomme les fonds et les dĂ©fauts, transpose l'image en noir et blanc puis coupe et double les yeux. Par le biais de ces transformations, Mariella Bettineschi tranpose ses portraits dans notre monde contemporain tandis que s'inverse le regard portĂ© par ses grands peintres - tous des hommes - sur leurs sujets fĂ©minins, qui se rĂ©approprient, par ce geste fĂ©ministe, leur condition de sujets. “J’aime collaborer avec des artistes contemporains car ils traitent de sujets qui, d’une maniĂšre ou d’une autre, nous affectent directement en tant que femme”, expliquait Maria Grazia Chiuiri dans une interview pour NumĂ©ro Art, tandis que dans ces collections elle ne cesse de repenser la garde-robe fĂ©minine par le prisme d'une fĂ©minitĂ© dĂ©licate et pragmatique. Cette saison, la rĂ©flexion de Maria Grazia Chiuri sur le rapport entre le corps et le vĂȘtement, et sa fonction de protection, prend une nouvelle dimension par le biais de crĂ©ations technologiques, rĂ©alisĂ©es par la start-up italienne fondĂ©e en 2015 D-Air Lab. L'iconique veste Bar, créée en 1947 rĂ©vĂšle sa construction extraordinaire grĂące Ă  un jeu de veines aux couleurs luminescentes qui maintient la tempĂ©rature du corps. Par la suite, les piĂšces emblĂ©matiques de Maria Grazia Chiuri sont rĂ©inventĂ©es dans un tĂ©lescopage complĂštement inĂ©dits de rĂ©fĂ©rences historiques et sportswear. Par exemple, c'est un pantalon en jacquard associĂ© Ă  une doudounes et des gants de Formule 1, une veste de moto rembourrĂ©e portĂ©e avec une jupe midi en laine grise, un tailleur bar composĂ© d'une veste ultra cintrĂ©e et d'un legging parcourus de nervures technologiques, ou une robe de soirĂ©e protĂ©gĂ©e par un corset et des Ă©paulettes rembourrĂ©s apparents. Ici les brocarts, mailles brodĂ©es et dentelles prĂ©cieuses se confrontent Ă  des grisailles masculines, des mailles techniques ou des matiĂšres impermĂ©ables et en Nylon. D'une grande complexitĂ©, cette collection Dior automne-hiver 2022-2023 puise dans le passĂ© pour dessiner les contours du vestiaire de demain.
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SokoPhay est historienne et thĂ©oricienne de l’art [1], nĂ©e au Cambodge en 1969.. Elle enseigne au dĂ©partement d’arts plastiques de l’universitĂ© Paris 8. Commissaire d’exposition, elle a aussi dĂ©veloppĂ© une activitĂ© de critique d’art dans des revues spĂ©cialisĂ©es [2].. Biographie. Sa formation en arts plastiques Ă  l’universitĂ© Paris 8 a Ă©tĂ© marquĂ©e par l’enseignement Vous avez peut-ĂȘtre vu le film de Jarmila Buzkova, Matisse et Picasso, la couleur et le dessin » sur France 5 le jeudi 1er mai. DĂ©solĂ©, votre navigateur ne supporte pas la balise vidĂ©o HTML5 en format MP4/H264 Sollers y participe briĂšvement, trop briĂšvement. Il y dĂ©veloppe des thĂšmes qu’ils aborde dans son roman L’Éclaircie. Je les ai Ă©voquĂ©s Ă  plusieurs reprises cf. notamment Matisse/Picasso Ă  la lumiĂšre de L’Éclaircie. Voici un trĂšs court extrait qui aurait mĂ©ritĂ© un plus long dĂ©veloppement que Sollers n’a pas manquĂ© de faire mais qui n’a pas Ă©tĂ© conservĂ© au montage. Il commence avec une reproduction des Figures au bord de la mer de Picasso 1931 [1]. DĂ©solĂ©, votre navigateur ne supporte pas la balise vidĂ©o HTML5 en format MP4/H264 La confrontation — le duel » — entre Picasso et Matisse est une figure quasi-imposĂ©e expositions, essais, documentaires, etc.. Confrontation dont il est bien difficile — et sans doute vain — de dire s’il en sort un vainqueur sinon la peinture elle-mĂȘme Ă  la diffĂ©rence du duel par trop inĂ©gal entre Picasso et Braque [2]. Mais confrontation imposĂ©e par qui et pourquoi ? Eh bien, au-delĂ  de la convention, par les peintres eux-mĂȘmes. Amis ? Ennemis ? Rivaux ? La question est plus Matisse, nĂ© en 1869, est plus ĂągĂ© que Picasso, nĂ© en 1881, il n’en est pas "le pĂšre" comme le rĂ©pĂšte un peu trop le documentaire de France 5, mais seulement l’aĂźnĂ©. Le pĂšre, c’est CĂ©zanne CĂ©zanne est notre pĂšre Ă  tous », dira Picasso, et Matisse c’est une sorte de bon Dieu de la peinture ». Les deux peintres ont commencĂ© Ă  peindre Ă  peu prĂšs au mĂȘme moment, dans les annĂ©es 1890 le premier tardivement, le second prĂ©cocement. N’est-il pas significatif qu’il se rencontrent, pour la premiĂšre fois, en 1906, l’annĂ©e de la mort de CĂ©zanne ?Le dialogue exigeant, tendu, souvent ironique, entre les deux peintres, le Français et l’Espagnol, durera prĂšs de cinquante ans, jusqu’à la mort de Matisse en 1954. AprĂšs quoi, Picasso, seul, reprendra, pendant prĂšs de vingt ans, et comme s’il avait toujours vingt ans, toute l’histoire de la grande peinture occidentale — en prĂȘtant une attention toute particuliĂšre Ă  Manet, le plus espagnol des peintres français. Mais c’est une autre histoire [3]. * Le 28 octobre 1980, Marcelin Pleynet fait une confĂ©rence Ă  la Fondation Juan March Ă  Madrid Ă  l’occasion d’une rĂ©trospective des oeuvres de Matisse. Elle est publiĂ©e dans le numĂ©ro 87 de Tel Quel au printemps 1981 et reprise dans Les Modernes et la Tradition en 1990. Elle pourrait avantageusement servir de commentaire au documentaire de France 5. Pleynet revient sur la rencontre essentielle, sur les multiples rencontres, entre Picasso et Matisse dĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle. Oui, je suis convaincu que Matisse et Picasso dialoguent », Ă©crit Pleynet. Analyse. Tel Quel 87, printemps 1981. Cliquer sur les images pour agrandir [4]. par Marcelin Pleynet La confĂ©rence commence aprĂšs la prĂ©sentation de Marcelin Pleynet par son hĂŽte espagnol 65’ CrĂ©dit Marcelin Pleynet. Je vous prie, Mesdames et Messieurs, de bien vouloir excuser la sorte d’incongruitĂ© qu’il y a Ă  venir, dans son propre pays, parler d’un peintre dont on ne connaĂźt pas la langue et soumettre ses compatriotes au pĂ©nible protocole de la traduction. Je vous demande de m’en excuser et, de plus, de faire l’effort de me comprendre ; de bien vouloir comprendre ce qui ici peut me servir d’excuse. L’historien comme le critique et l’amateur savent ce qu’il en est des difficultĂ©s de traduction qu’impose l’approche de la peinture, qu’impose la nĂ©cessitĂ© de traduire oralement la grandeur troublante et toujours en derniĂšre instance mystĂ©rieuse des signes plastiques que nous proposent les peintres et les sculpteurs. Et je dirais qu’au-delĂ  de cette Ă©vidence il n’est pas d’oeuvre d’art qui ne soulĂšve ce problĂšme de communication ; tel que l’on peut dire, si nous considĂ©rons l’histoire de notre culture, que l’art produit tout Ă  la fois un langage qui n’est qu’à lui et aux professions qui auront pour tĂąche d’en faciliter plus ou moins, par traduction et adaptation, la communication. Les Italiens Ă  ce propos jouent significativement des consĂ©quences de la traduction Traduttore/Traditore ». Peut-ĂȘtre que ce soir le filtre que ne peut pas ne pas constituer le passage de la langue française Ă  la langue espagnole vous dissimulera-t-il mes propres errements. Choisir, Ă  l’occasion d’une rĂ©trospective de l’oeuvre de Henri Matisse, de vous parler de Matisse et Picasso, n’est-ce pas Ă©galement tenter de prendre une prĂ©caution supplĂ©mentaire vis-Ă -vis de ces erreurs de traduction, de ces traĂźtrises de bonne foi que sont le plus souvent les interprĂ©tations critiques ? Je n’ai bien entendu pas l’inconsĂ©quence de penser vous rendre compte en une soirĂ©e de deux oeuvres aussi importantes et aussi complexes dont l’établissement a dĂ©jĂ  fait, et fait encore, l’objet de nombreuses Ă©tudes je pense notamment Ă  l’important ouvrage sur Matisse que termine Pierre Schneider, et au Catalogue raisonnĂ© de l’oeuvre peinte de Picasso dont Pierre Daix a Ă©ditĂ© cette annĂ©e un volume essentiellement consacrĂ© au Cubisme et qui s’arrĂȘte Ă  l’annĂ©e 1916. Ne me considĂ©rant ni comme critique, ni comme historien, ni comme spĂ©cialiste, mais plus justement, et sans modestie aucune, comme amateur en ce que MallarmĂ© prĂ©sentait Baudelaire comme un amateur, je me permettrai de vous renvoyer Ă  l’importante documentation d’ouvrages spĂ©cialisĂ©s consacrĂ©s Ă  ces deux artistes pour tout ce qui concerne l’établissement de leur Ɠuvre. Et je me contenterai ce soir, si vous le voulez bien, de partager avec vous, en amateur donc, en amateur plus ou moins Ă©clairĂ©, les questions d’ordre plus gĂ©nĂ©ral que ne peuvent pas ne pas poser les oeuvres de ces deux gĂ©ants de l’art moderne. Nous avons tout Ă  la fois la chance et l’infortune de nous trouver historiquement dans ce que je dirais la semi-proximitĂ© de ces deux oeuvres. Nous n’avons pas, comme quelques hommes aujourd’hui encore vivants, participĂ© Ă  l’élaboration de l’oeuvre de Matisse ou de Picasso, et nous sentons pourtant qu’à ĂȘtre modernes ces deux Ɠuvres participent encore par bien des aspects de notre contemporanĂ©itĂ©. Sans doute ceux qui connurent Matisse et Picasso connurent-ils deux artistes de gĂ©nie, mais ils les connurent, si je puis dire, dans les limites, dans la fragilitĂ© et dans l’incertitude du quotidien. Notre quotidien Ă  nous ne les rencontre que dans l’évidence et la monumentalitĂ© de leurs oeuvres qui, bornĂ©es hier dans l’ordre in progress » de la crĂ©ation, pourraient bien l’ĂȘtre encore aujourd’hui et pour longtemps dans ce que je nommerais une aveuglante Ă©vidence. Choisir de parler ce soir de Matisse et Picasso, c’est pour moi choisir, au lieu de la voie toujours de quelque façon exclusive de la passion, celle du dialogue. Comment deux oeuvres et deux hommes aussi apparemment dissemblables furent-ils avec une telle maĂźtrise et une telle grandeur contemporains ? Qu’en est-il de cette apparence et qu’en est-il de cette contemporanĂ©itĂ© ?Mais tout d’abord qu’en est-il de cette apparence ? N’est-ce pas la premiĂšre question que nous posent les arts visuels ? N’est-ce pas dans la rĂ©ponse qu’implicitement nous apportons Ă  cette question de l’apparence que nous qualifions les oeuvres d’art ? Certes, nous hĂ©ritons aujourd’hui de l’oeuvre de Matisse et de l’oeuvre de Picasso comme de deux grands monuments de notre culture. Mais devrons-nous nous contenter de reconnaĂźtre cela comme ces touristes qui traversent les musĂ©es en se contentant de lire, sur l’étiquette qui accompagne chaque tableau, le nom de l’artiste et le titre de la toile, sans plus prendre le temps de considĂ©rer l’oeuvre ? Devrons-nous dĂ©sormais nous contenter de vĂ©rifier l’identitĂ© de Matisse, de Picasso et de leurs oeuvres sans plus nous laisser distraire de nos occupations ? C’est sans doute ce Ă  quoi nous engage la semi-proximitĂ© dont je parlais tout Ă  l’heure ; Ă  considĂ©rer Matisse et Picasso comme deux monuments contemporains contournables dans la connaissance que nous pouvons avoir de leur identitĂ©. Est-on plus sensible au caractĂšre ibĂ©rique, et l’on se retrouvera dans la proximitĂ© de Picasso ; plus sensible au caractĂšre latin et mĂ©diterranĂ©en, et l’on se retrouvera sans autre question dans l’environnement de Matisse. Mais, Ă  ĂȘtre bien l’un et l’autre attachĂ©s Ă  ces particularitĂ©s, ne sont-ils que ces particularitĂ©s ? Leur Ɠuvre ne prĂ©sente-t-elle pas une dimension qui justement tend Ă  transcender ces particularitĂ©s dans l’interprĂ©tation de ce qui les fait contemporains ? Nous connaissons tous la provocation de Matisse dĂ©clarant que l’art doit avoir quelque chose d’analogue Ă  un bon fauteuil ». Mais, outre que cette dĂ©claration de 1908 pourrait bien ĂȘtre une pointe adressĂ©e Ă  Picasso les deux artistes ne se mĂ©nageaient ni l’admiration, ni la critique, ni les piques, on peut ĂȘtre assurĂ© que si quelque jour Matisse a pensĂ© son art comme un bon fauteuil, il n’a jamais voulu dire par lĂ  que ce fauteuil Ă©tait destinĂ© Ă  des assoupissements. L’oeuvre de Matisse montre assez combien il a su, et parfois rudement, le secouer, le fauteuil. Au-delĂ  de la contemplation esthĂ©tique et de l’hĂ©donisme auxquels invite l’oeuvre de Matisse, sa contemporanĂ©itĂ© avec Picasso nous introduit objectivement au fond du complexe dĂ©bat sur lequel elle se constitue. Comme au-delĂ  de sa constante prĂ©sence aux aventures et aux mĂ©saventures de notre siĂšcle l’oeuvre de Picasso, dans ce qu’elle partage avec celle de Matisse, nous introduit Ă  des contemplations tragiques au moins Ă©gales en sublimes grandeurs Ă  celles du peintre de la Danse et de la Joie de vivre. Oui, je suis convaincu que Matisse et Picasso dialoguent. » Matisse, La joie de vivre, 1906. Picasso, La joie de vivre, 1946 [5]. Pour bien comprendre ce qu’il en est de la dimension et de la vocation culturelles de l’esthĂ©tisme et de l’hĂ©donisme de Matisse, il nous faut nous arrĂȘter Ă  ce qu’il en est de la perception de l’histoire et de l’actualitĂ© par un artiste. Pour un artiste, le monde passe par son art ; quel que soit l’artiste et quelle que soit la forme de son art le monde passe par son art comme son art passe par le monde. L’effort considĂ©rable, et sans doute inimaginable pour qui n’y a pas accĂšs, qu’implique la crĂ©ation artistique dans un monde qui n’y est pas prĂ©parĂ© et bien souvent la refuse, le pari absurde qu’est Ă  l’origine la crĂ©ation artistique, impliquent que dans l’économie de l’artiste tout soit soumis Ă  l’ordre de sa crĂ©ation. Mais cette soumission mĂȘme est une pensĂ©e du monde. Et c’est bien me semble-t-il ce qu’il faut entendre lorsque Matisse raconte qu’en mai 1940, allant chez son tailleur, il rencontre Picasso qui lui dit Comment, vous ne savez pas que le front est complĂštement enfoncĂ© ? L’armĂ©e a fait la culbute, c’est la dĂ©bandade, les Allemands approchent de Soissons, demain ils seront peut-ĂȘtre Ă  Paris. — Mais alors nos gĂ©nĂ©raux qu’est-ce qu’ils font ? » demande Matisse ; et Picasso regardant sĂ©rieusement Matisse Nos gĂ©nĂ©raux c’est l’école des Beaux-Arts ! » Boutade sans doute, impromptu de Picasso qu’il nous faut pourtant, comme l’indique bien son interlocuteur, prendre au sĂ©rieux. Tout aussi sĂ©rieusement que cette dĂ©claration d’Henri Matisse Ă  son fils Pierre, le 1er octobre 1940 ... ce qui me prĂ©occupe, Ă©crit Henri Matisse, c’est l’incertitude dans laquelle on vit et la honte de subir une catastrophe dont on n’est pas responsable. Comme a dit Picasso " C’est l’école des Beaux-Arts". Si tout le monde faisait son mĂ©tier comme Picasso et moi faisions le nĂŽtre, ça ne serait pas arrivĂ©. » N’est-ce pas lĂ  donner Ă  entendre qu’au-delĂ  comme en deçà de l’esthĂ©tique, l’éthique de ce mĂ©tier fait Ă  la fois histoire, culture et, par voie de consĂ©quence, sens ; et qu’avec le plaisir qu’elle nous procure l’oeuvre nous engage aussi dans une praxis. En 1929, Henri Matisse dĂ©clare Je crois Ă  la possibilitĂ© d’un art en commun. Les dĂ©fauts des autres m’instruisent sur les miens. Si travailler c’est enlever quelques scories Ă  la tradition, plus on est d’ouvriers et plus cela ira vite. » On sait qu’en faisant cette sorte de dĂ©claration Matisse pensait essentiellement Ă  Picasso. Qu’en fut-il donc de leur communautĂ© ?De leur diffĂ©rence et de ce qu’ils rivalisaient de gĂ©nie leurs contemporains les ont souvent opposĂ©s. Et l’on peut dire que cette opposition est mise en scĂšne dĂšs leur rencontre avec les collectionneurs qui vont dĂ©cider de leur fortune Ă  tous les deux LĂ©o et Gertrude Stein qui, la mĂȘme annĂ©e, achĂštent le Nu bleu souvenir de Biskra et le Nu Ă  la draperie. LĂ©o Stein dans un livre Appreciation qu’il publie Ă  New York en 1947 Ă©crit The homes, persons ands minds of Picasso and Matisse were extreme contrasts. Matisse — bearded, but with propriety ; spectacled neatly ; intelligent ; freely spoken, but a little shy — in an immaculate room, a place for everything and everything in its place, both within his head and without. — Picasso with nothing to say except an occasional sparkle, his work developing with no plan, but with the immediate outpourings of an intuition which kept on to exhaustion...Matisse was a social person rather than a convivial one. Picasso was more convivial than social. Matisse felt himse1f to be one of many, and Picasso stood apart, alone... Matisse exhibited everywhere. He always wanted to learn, and believed there was no better way than to see his work alongside the work of everybody else. Picasso never showed with others... » On sait que marquant cette opposition, les Stein, le frĂšre et la soeur, se partagĂšrent l’amitiĂ© et les oeuvres des deux artistes. Gertrude Stein s’étend longuement sur les anecdotes du duel, d’abord dans l’Autobiographie d’Alice Toklas, puis dans Matisse, Picasso and Gertrude Stein, enfin dans Everybody’s Autobiography, livre qui confirme sa brouille avec Matisse. Mais qu’en Ă©tait-il de fait de ces deux caractĂšres et de ces deux hommes ? Picasso, Science et charitĂ©, 1897. Si Picasso, nĂ© en 1881, est de douze ans plus jeune que Matisse, il est paradoxalement son aĂźnĂ© en peinture. NĂ© en 1869, on peut dire que Matisse n’a jamais touchĂ© un pinceau ni ouvert une boĂźte de couleurs avant 1890, c’est-Ă -dire avant l’ñge de 21 ans ; alors qu’à l’ñge de 16 ans, Picasso peint Science et CharitĂ© et voit tour Ă  tour sa toile primĂ©e Ă  l’Exposition nationale de Barcelone en 1897, lui rapporter, toujours en 1897, une mention d’honneur lors de l’Exposition des Beaux-Arts de Madrid et une mĂ©daille d’or Ă  celle de Malaga. On sait que Picasso n’a pas encore 20 ans lorsque s’ouvre, en juin 1901, sa premiĂšre exposition chez Ambroise Vollard ; exposition prĂ©facĂ©e par le critique Gustave Coquiot. Un semblable Ă©vĂ©nement ne se produira dans la carriĂšre de Matisse qu’en 1897 avec la Desserte ; Matisse a alors 28 ans. Matisse, La desserte, 1897. C’est Ă  propos de la Desserte, qui fera scandale au Salon, que Matisse dira Le public dĂ©couvrit que j’avais des microbes au fond de mes carafes. » Je retiens ici la prĂ©cocitĂ© du talent de Picasso et la vocation tardive de Matisse dans la mesure oĂč, contrairement Ă  ce que semblent dĂ©montrer les faits, ces Ă©lĂ©ments biographiques me paraissent dĂ©cisifs de ce qui distinguera bien sĂ»r, mais plus essentiellement rapprochera, les deux artistes, dans la mesure oĂč, dans un cas comme dans l’autre, selon deux modes de rapports Ă  la crĂ©ation, se manifeste pour ces deux hommes une urgence devant laquelle ni l’un ni l’autre ne se dĂ©roberont. Nous nous trouvons ici selon deux modes d’ĂȘtre confrontĂ©s Ă  l’une des caractĂ©ristiques spĂ©cifiques de ce que nous nommons l’art moderne son caractĂšre d’urgence. De ce caractĂšre d’urgence on trouve, selon moi, le symptĂŽme dans la prĂ©cocitĂ© de Picasso et plus encore peut-ĂȘtre dans la commune et double dĂ©cision de son passage de Barcelone Ă  Madrid, de Madrid Ă  Paris. La prĂ©cocitĂ© de Picasso, c’est d’abord celle d’une maĂźtrise acadĂ©mique ; le destin et les honneurs rĂ©servĂ©s Ă  Science et CharitĂ© en tĂ©moignent. Et c’est sans doute avec cette prĂ©cocitĂ©, mais plus encore dans la dĂ©cision de rupture et de rĂ©flexion implicite que suppose l’installation Ă  Paris, que l’on peut voir Picasso faire face Ă  l’urgence qui le dĂ©termine envers et contre tout c’est-Ă -dire aussi contre sa propre prĂ©cocitĂ©, contre sa prĂ©coce habiletĂ© Ă  ĂȘtre lui-mĂȘme. Matisse certes paraĂźt rĂ©agir diffĂ©remment. EngagĂ© dans des Ă©tudes d’avouĂ©, il passe brillamment son examen de capacitĂ© en droit, et ce n’est qu’à l’ñge de 21 ans, immobilisĂ© Ă  la suite d’une opĂ©ration d’appendicite, et sa mĂšre lui ayant fait cadeau d’une boĂźte de couleurs, qu’il commencera Ă  peindre et dĂ©cidera d’abandonner le droit et de se consacrer Ă  l’art. Matisse s’inscrit Ă  l’AcadĂ©mie Julian oĂč enseigne Bouguereau en 1891. Il entre dans l’Atelier de Gustave Moreau en 1892. Il y a donc Ă  peine un peu plus de cinq ans entre les premiĂšres Ă©tudes de Matisse d’aprĂšs Chardin et Ribera et l’exposition de la Desserte en 1897. L’urgence, cette fois, apparemment commandĂ©e par la vocation tardive du peintre, est manifeste, et, comme souvent chez Matisse, si explicite, que l’artiste la prĂ©sentera lui-mĂȘme comme un des Ă©lĂ©ments moteurs de sa vocation. En 1952, lors de l’inauguration du musĂ©e qui lui est consacrĂ© dans sa ville natale au Cateau-CambrĂ©sis, Matisse dira C’est avec le sentiment constant de ma dĂ©cision, malgrĂ© la certitude de me trouver dans la vraie voie, oĂč je me sentais dans mon climat et non devant un horizon bouchĂ© comme dans ma vie prĂ©cĂ©dente, que j’ai pris peur, comprenant que je ne pouvais reculer. J’ai donc foncĂ© tĂȘte baissĂ©e dans le travail, avec le principe que j’avais entendu toute ma vie Ă©noncer par ces mots "dĂ©pĂȘche-toi". Comme mes parents, je me suis dĂ©pĂȘchĂ© au travail, poussĂ© par je ne sais quoi, par une force que je perçois aujourd’hui comme Ă©trangĂšre Ă  ma vie d’homme normal. » Cette analyse, et cette admirable confidence, que nous livre Matisse Ă  l’ñge de 83 ans deux ans avant sa mort reste Ă  mĂ©diter. Quelle sagesse incite alors le vieux maĂźtre Ă  nous confier cette folie » qui gouverna sa vie la peinture. Et que cherche-t-il Ă  nous dire en rapprochant cette urgence » qui le dĂ©pĂȘche dans sa vocation d’une force Ă©trangĂšre Ă  sa vie d’homme normal » ? N’est-ce pas inscrire l’hĂ©donisme de la pure contemplation esthĂ©tique sur le fond d’une bien Ă©tonnante et bien dissonante perspective ? Cette conviction et cette force Ă©trangĂšre Ă  la vie » de l’homme normal, et telles qu’on les retrouve chez Matisse et Picasso, font de ces artistes, je dirais des sensibilitĂ©s sismographiques de leur siĂšcle. Et n’est-ce pas d’abord en cela qu’ils dialoguent ? N’est-ce pas cela que fondent, que portent et que qualifient les oeuvres dont nous devons aujourd’hui assumer tout Ă  la fois l’hĂ©ritage et la grandeur l’urgence. L’urgence bien entendu qu’il y a pour un artiste Ă  ĂȘtre lui-mĂȘme, ce lui-mĂȘme, celui-lĂ  mĂȘme qui, comme le dit Matisse, aprĂšs Rimbaud celui-lĂ  mĂȘme qui est Ă©tranger Ă  la vie de l’homme normal ». Celui-lĂ  mĂȘme, ce je de l’artiste qui est normalement et anormalement un autre ». Notre proximitĂ©, notre semi-proximitĂ© avec ces oeuvres, ne nous fait-elle pas aussi les hĂ©ritiers de l’urgence qui les porta et dont jusqu’à nous elles tĂ©moignent essentiellement aujourd’hui encore ? Urgence Ă  se dresser tĂ©moignage force et pari de la grandeur de l’homme de culture dans la misĂšre de l’homme. Matisse dit-il autre chose lorsqu’il oppose au mufle puant de la guerre qui va ravager l’Europe l’intĂ©gritĂ© de sa vocation Si tout le monde faisait son mĂ©tier comme Picasso et moi faisions le nĂŽtre, ça ne serait pas arrivĂ© » ? C’est d’abord en cela, me semble-t-il, que les deux oeuvres se rencontrent que les deux hommes et les deux Ɠuvres se rencontrent, et que nous les retrouvons, que nous les rencontrons aujourd’hui encore aussi vivantes, aussi dynamiques, aussi pressĂ©es, aussi jeunes que quel mĂ©tier ? Et qu’en est-il de ce mĂ©tier habitĂ© par une force Ă©trangĂšre Ă  la vie de l’homme normal ? Qu’en est-il du mĂ©tier de peintre ? Quelle consĂ©quence y a-t-il Ă  faire mĂ©tier d’une anomalie ? Quelles furent les conditions qui portĂšrent dans le mĂȘme temps l’Espagnol et le Français Ă  donner cette dignitĂ© au mĂ©tier » qu’ils avaient choisi ? Recevons leur oeuvre avec l’attention qu’impose leur grandeur, et, disons le mot, leur majestĂ© ; mais sans oublier que cette grandeur et cette majestĂ© participent de la vie qu’elles portent, et que nous ne saurions vĂ©ritablement reconnaĂźtre qu’à la partager. Cette vie, la dĂ©claration commune de Matisse et de Picasso, devant l’horreur d’une nouvelle guerre, nous dit bien qu’elle se tisse dans le siĂšcle d’une force constructive de rĂ©sistance et d’honneur. Faudra-t-il toujours qu’elle soit vĂ©cue comme une anomalie ? Car c’est bien de cela que tĂ©moignent les cris, les protestations et le scandale qui accueillent au dĂ©part deux artistes qui sont aujourd’hui les plus grands parmi les reprĂ©sentants de notre culture et la fiertĂ© de leur pays. N’est-il pas Ă©tonnamment symptomatique que Matisse dĂ©finisse les qualitĂ©s proprement gĂ©nĂ©tiques de son Ɠuvre en les dĂ©signant comme des microbes » le public dĂ©couvrit que j’avais des microbes au fond de mes carafes ». On sait, d’autre part, qu’en 1913, Ă  l’occasion de l’Armory Show Ă  New York, le Nu bleu souvenir de Biskra fut Ă  ce point intolĂ©rable au public » qu’il fut brĂ»lĂ© en effigie dans la rue. Matisse, Nu bleu souvenir de Biskra, 1907. De son cĂŽtĂ©, le cubisme ne donna-t-il pas lieu Ă  une intervention Ă  la Chambre des DĂ©putĂ©s de Paris contre des manifestations aussi nettement anti-artistiques et anti-nationales ». Et nous retrouvons ici Matisse et Picasso plus voisins que jamais faisant leur mĂ©tier comme nul autre. Mais, tout de mĂȘme, quel Ă©tonnant mĂ©tier ! Quel Ă©tonnant mĂ©tier qui construit, disons-le, ces Ɠuvres sublimes sur un abĂźme ! Et quel abĂźme !A nous retrouver aujourd’hui devant la monumentalitĂ© de ces deux oeuvres, nous pourrions sans doute oublier avec et contre quoi elles furent rĂ©alisĂ©es ; mais nous y autoriseraient-elles ? Pourrions-nous encore les voir ? Pourrions-nous les voir sans les connaĂźtre ? Et leur semi-proximitĂ© ne nous signifie-t-elle pas aussi justement que cet abĂźme nous est encore bien proche ? Si nous cĂ©lĂ©brons l’annĂ©e prochaine le centenaire de la naissance de Picasso, nous ne pouvons pas oublier qu’il y a tout juste un peu plus de sept ans qu’est mort celui qui sera, n’en doutons pas, considĂ©rĂ© comme le peintre du XXe siĂšcle. Je dirais que le centenaire de la naissance de Picasso, c’est le centenaire de la naissance de la peinture moderne, et qu’en consĂ©quence, une fois encore, Matisse ne peut pas ne pas s’y trouver associĂ©. Mais au-delĂ  de cette association, en ce que, selon moi, ces deux oeuvres tĂ©moignent de notre civilisation et portent tous les germes de la culture moderne et contemporaine, je dirais que l’on peut dĂ©jĂ  considĂ©rer le centenaire de la naissance de Picasso comme le centenaire de notre siĂšcle avec tout ce qu’il comporta, et ce qu’il comporte encore de crises et de tragĂ©dies ; un siĂšcle que nous avons pour charge de poursuivre et non pas d’ idĂ©alement si je puis dire, je me trouve seul avec la prĂ©sence et la mĂ©moire prĂ©sente de ces deux oeuvres monumentales, je ne peux pas m’empĂȘcher de penser qu’au-delĂ  de l’évidence contemplative qu’elles imposent, sans la familiĂšre et inquiĂ©tant Ă©trangetĂ© de leur charme, elles m’entretiennent du dĂ©but d’un siĂšcle dont, sans doute, je ne suis plus mais que je n’emporte pas moins avec moi. Hier, elles firent scandale ; aujourd’hui, elles ne le font plus. Que s’est-il donc passĂ© ? Je devrais le savoir. Elles le disent, elles le savent, et le plaisir que j’ai de les connaĂźtre et de les reconnaĂźtre s’en trouve confortĂ©. Lorsque Matisse dĂ©finit nĂ©gativement les qualitĂ©s mĂȘmes qui fondent son art microbes », anomalie » ne tend-il pas Ă  nous signaler, par le dĂ©tour, Ă  la fois le chemin que prend son Ɠuvre et en quoi elle est Ɠuvre de scandale ? N’est-elle pas oeuvre de scandale par la nĂ©gation mĂȘme qu’elle porte ? NĂ©gation que l’on retrouvera, chez tous les artistes du dĂ©but du siĂšcle, dirigĂ©e contre l’école des Beaux-Arts et contre les acadĂ©mies. Mais, une fois encore, est-ce bien de cela qu’il s’agit ? Certes, l’art de Matisse, comme l’art de Picasso, ne tarde pas Ă  transgresser toutes les rĂšgles acadĂ©miques. Mais, ce faisant, que font-ils ? Et pourquoi le font-ils ? Par simple esprit de contradiction ? Par pur goĂ»t de la destruction et de l’anarchie ? Auraient-ils construit l’oeuvre qu’ils ont construite s’ils eussent Ă©tĂ© les iconoclastes que l’on crut qu’ils Ă©taient ? Ceux qui s’en sont tenus lĂ  occupent aujourd’hui leur place dans la rubrique des faits divers culturels et mondains. Nous savons bien, par ailleurs, que l’AcadĂ©mie ne manquait pas de ce qu’il est convenu d’appeler de bons peintres. Bouguereau n’est assurĂ©ment pas un mauvais peintre, il y a pire parmi les modernes ». Alors ? Alors, je dirai que la rĂ©action de Matisse et Picasso, face Ă  la catastrophe de 1940, est bien significative. Ce qu’ils reprochent aux peintres de l’école des Beaux-Arts et de l’AcadĂ©mie, c’est de ne pas bien faire leur mĂ©tier dans cette situation d’urgence » oĂč avec le siĂšcle ils sont prĂ©cipitĂ©s. Il suffit de considĂ©rer le climat culturel et social dans lequel furent Ă©levĂ©s, vĂ©curent et travaillĂšrent ces deux hommes pour se rendre compte combien l’illusion de stabilitĂ© et de continuitĂ© qu’entretiennent alors les acadĂ©mies Ă©tait, disons le mot, mensongĂšre. L’optimisme euphorique de la civilisation industrielle, avec sa foi dans la raison et dans la science, connaĂźt alors ses premiĂšres crises. 1896 ouvrira l’époque qu’il est convenu de nommer de la Grande DĂ©pression ». L’unification de l’Italie et de l’Allemagne interviendront sur un marchĂ© jusqu’alors dominĂ© par la France et l’Angleterre, et donneront lieu Ă  une guerre Ă©conomique dont les consĂ©quences ne sont pas sans bouleverser les structures sociales et institutionnelles ; ce dont tĂ©moigne la fondation du syndicalisme en Belgique, les analyses des Ă©conomistes traditionnels et celles de Karl Marx, ou encore les dĂ©clarations du pape LĂ©on XIII rĂ©clamant l’institution d’une plus grande justice entre employeurs et employĂ©s. C’est l’époque du dĂ©veloppement du colonialisme que, par euphĂ©misme, on dĂ©signe comme dĂ©veloppement des sphĂšres d’influences. En France, Ă  l’instigation d’Émile Combes, la loi de la sĂ©paration de l’Église et de l’État est votĂ©e en 1905. Conduisant Ă  la guerre de 1914 faut-il encore citer le climat raciste de l’affaire Dreyfus de 1898 Ă  1906, le boulangisme jouant Ă  l’intĂ©rieur la tension et l’aggravation des problĂšmes internationaux et des menaces de guerre ? Ce parcours, ĂŽ combien sommaire ! ces gros titres gĂ©nĂ©riques de bouleversements qui occupent le siĂšcle, ne sont-ils pas significativement Ă©loquents ? Picasso, Jeune fille nue avec panier de fleurs, 1905. C’est sur le fond de cette instabilitĂ© Ă©conomique, politique et culturelle que prend naissance l’Ɠuvre des deux artistes qui nous prĂ©occupent aujourd’hui ; et c’est en fonction de ce qu’ils en vivent qu’ils peuvent effectivement revendiquer leur nĂ©gativitĂ© comme une Ă©thique poussĂ© par une force Ă©trangĂšre Ă  la vie d’homme normal », dira Matisse. Il serait Ă©videmment absurde de se demander ce qu’il serait advenu de l’oeuvre de chacun s’ils ne s’étaient pas rencontrĂ©s. Pouvaient-ils ne pas se rencontrer ? Et n’est-il pas Ă©tonnant et significatif que nous sachions sur quoi ils se rencontrĂšrent ? L’annĂ©e mĂȘme de la mort de Paul CĂ©zanne en 1906, les Stein, qui ont dĂ©jĂ  achetĂ© la Femme au chapeau de Matisse et la Jeune Fille au panier de fleurs de Picasso, commandent Ă  Picasso le Portrait de Gertrude et lui prĂ©sentent Henri Matisse. C’est deux ou trois mois plus tard que Picasso verra la Joie de vivre au Salon des IndĂ©pendants. Matisse, qui vient de traverser et d’abandonner la contraignante influence du pointillisme, comme il le dit lui-mĂȘme, par nĂ©cessitĂ© de s’éloigner de toute contrainte, de toute idĂ©e thĂ©orique », Matisse s’impose alors comme le jeune maĂźtre d’une peinture qui sera qualifiĂ©e de Fauve », et il est Ă  ce moment, comme l’écrit Alfred Barr, un cĂ©zannien prĂ©maturĂ© » A. Barr ajoute il comprenait sans doute l’oeuvre de CĂ©zanne plus profondĂ©ment que Picasso, Derain ou Braque ne le faisaient alors... ». Quant Ă  Picasso, non moins prĂ©occupĂ© par le maĂźtre d’Aix-en-Provence, il vient de dĂ©couvrir cette mĂȘme annĂ©e au Louvre les sculptures ibĂ©riques d’Osuna, et le Bain turc d’Ingres au Salon d’Automne. De l’un Ă  l’autre, de Matisse Ă  Picasso, l’urgence » et la vigilance du mĂ©tier et de la vĂ©ritĂ© s’établissent en ces annĂ©es dĂ©cisives. Picasso n’a pas pu ne pas voir, quasiment cĂŽte Ă  cĂŽte, sur les murs de l’appartement des Stein le Portrait de madame CĂ©zanne et la Femme au chapeau de Matisse. En cette annĂ©e 1906, le parti pris que Matisse tire avec la Joie de vivre de l’étude du nu cĂ©zannien et du Bain turc de Ingres justifie effectivement A. Barr de qualifier Matisse de cĂ©zannien prĂ©maturĂ© ». N’est-ce pas dĂšs 1899 que Matisse acquiert le petit tableau des Baigneuses de CĂ©zanne aujourd’hui au Petit Palais dont il ne se dĂ©fera qu’à la fin de sa vie, et dont la familiaritĂ©, la vision quotidienne, dut lui ĂȘtre d’une aide inestimable en cette Ă©poque d’invention et de virtuositĂ© formelles. Picasso a-t-il alors vu chez Matisse la petite toile de CĂ©zanne ? Ne doutons pas que quelle que soit la diffĂ©rence de leur caractĂšre les deux hommes ne se soient immĂ©diatement reconnus et frĂ©quentĂ©s. Picasso a alors 25 ans et Matisse 37. Ne doutons pas qu’ils se soient retrouvĂ©s dans la jeune maturitĂ© qui les caractĂ©rise. Pierre Daix rapporte Ă  ce propos un trĂšs Ă©clairant entretien qu’il eut avec Picasso Tu allais souvent chez Matisse ? » Grognement Bien sĂ»r ! » Et Matisse venait au Bateau-Lavoir ? » Picasso s’éloigna en silence et me fit signe de le suivre. Il me montra le portrait de Marguerite, la fille de Matisse, qui date de 1906-1907, et qu’il avait sorti pour le faire photographier. Ça ne te rappelle rien ? » Peut-ĂȘtre ai-je suivi son regard sur la toile. Elle a le nez de travers comme tes demoiselles. » Il rit comme quelqu’un qui a rĂ©ussi son coup. Tu commences Ă  savoir lire la peinture. Il faudrait pouvoir mettre cĂŽte Ă  cĂŽte tout ce que Matisse et moi avons fait en ce temps-lĂ . Jamais personne n’a si bien regardĂ© la peinture de Matisse que moi. Et lui la mienne... » De ce double regard les oeuvres tĂ©moignent. Et pas seulement de l’échange formel que souligne ici Picasso ; dans ce regard mĂȘme les Ɠuvres tĂ©moignent de l’essentiel de ce qui nous prĂ©occupe ici, de la qualitĂ© d’un Ă©change. A gauche Étude pour les Demoiselles d’Avignon, crayon et pastel. droite Étude pour les Demoiselles d’Avignon. Printemps 1907. Philadelphie. Picasso, Les demoiselles d’Avignon, 1907. Cet Ă©change de regard et ce qui le qualifie se trouve, me semble-t-il, particuliĂšrement mis en Ă©vidence en ces annĂ©es 1906-1907. Matisse expose la Joie de vivre au Salon des IndĂ©pendants en avril 1906. Picasso termine le portrait de Gertrude Stein au milieu du mois d’aoĂ»t 1906. La conception des Demoiselles d’Avignon doit, sans certitude, se dater de l’hiver 1906-1907. Picasso ayant conservĂ© la quasi-totalitĂ© des dessins prĂ©paratoires et des Ă©tudes des Demoiselles d’Avignon, ce n’est que trĂšs rĂ©cemment que l’on a pu dĂ©couvrir la complexe genĂšse de l’oeuvre. Pierre Daix publie, dans son catalogue raisonnĂ© des peintures rattachĂ©es au cubisme de Picasso, deux dessins et deux toiles appartenant Ă  la succession de Picasso, qui apportent en ce qui concerne la genĂšse des Demoiselles, et cette Ă©poque de vive invention picturale, de trĂšs prĂ©cieuses informations. De 1906-1907 le dessin et la petite toile 17,5 X 13,5 des Marins en bordĂ©e qui semblent bien effectivement prĂ©parer les Demoiselles d’Avignon et le dessin d’une tĂȘte de femme, que l’auteur nous dit ĂȘtre par son rythme et son tracĂ© totalement isolĂ© dans la production de Picasso », et oĂč l’on ne peut pas ne pas voir le regard aigu et l’expĂ©rience vive et vite que Picasso pratique de la dĂ©monstration de Matisse. Nous touchons ici en ce qui concerne les deux artistes au secret le plus intime et je dirais mĂȘme quasi alchimique de la crĂ©ation. Les historiens d’art, Ă©blouis par cette admirable scĂšne primitive, n’ont cessĂ© de dĂ©couvrir tĂ©moignages, documents, photographies... tout le tissu complexe et, disons-le, toujours en derniĂšre instance alĂ©atoire du fantasme. Picasso a-t-il vu la reproduction des cinq baigneuses de CĂ©zanne accrochĂ©e au mur de l’atelier de Derain ? A-t-il vu... Mais que n’a-t-il pas vu chaque jour ? Et comment le voyait-il ? Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’il voyait les oeuvres de Matisse comme Matisse voyait les siennes dans, comme disent les Anglais, un challenge » Ă  leur mesure. Ce regard oĂč le plus jeune surveille le plus ĂągĂ©, peut-ĂȘtre parce que plus ĂągĂ© et plus mĂ»r ; et oĂč le plus ĂągĂ© surveille le plus jeune parce que plus jeune et peut-ĂȘtre plus dynamique ; ce challenge », je dirais qu’il eut pour eux les consĂ©quences les plus heureuses dans la mesure oĂč il redoublait ce que l’un et l’autre vivaient intimement l’urgence Ă©thique de leur situation d’artiste. Urgence challenge » que Picasso ne manque pas de tenir dĂšs l’hiver 1906-1907 dans ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la mise en place et l’actualisation de la dimension mythique de l’hĂ©donisme matissien. La Joie de vivre est, comme on disait alors, une grande machine de 2m 40 x 1m 75. Picasso va s’engager dans une Ɠuvre de 2m 43 x 2m 33 Ă  porter le dĂ©bat formel au lieu cachĂ© de son actualisation. Picasso, Marins en bordĂ©e, 1906. Ce sera d’abord la notation des Marins en bordĂ©e, puis les projets des Demoiselles d’Avignon, titre dont l’euphĂ©misme ne doit pas nous cacher qu’initialement Picasso passa de la bordĂ©e » au bordel. Le premier projet de Picasso est en effet prĂ©sentĂ© comme le Bordel d’Avignon ; d’oĂč les marins vont se trouver progressivement exclus pour laisser la place Ă  ces fantastiques demoiselles ». Telle est, dĂšs 1907, la rĂ©ponse de Picasso Ă  la Joie de vivre et Ă  l’ñge d’or de Matisse. Tel va ĂȘtre le dialogue de ces deux artistes engagĂ©s Ă  dire la double vĂ©ritĂ©, l’urgence de la double vĂ©ritĂ© qui les constitue dans la crise, le dĂ©sĂ©quilibre de leur monde, le nĂŽtre peintres crĂ©ateurs d’images et iconoclastes. Picasso, Les Demoiselles, croquis, hiver 1907. Ces mĂȘmes annĂ©es, qui furent comme l’on sait dĂ©cisives pour Matisse et Picasso, sont Ă©galement celles de la dĂ©couverte de l’art nĂšgre » qui jouera un rĂŽle considĂ©rable dans la torsion formelle et expressive des figures de Picasso. On a beaucoup dĂ©battu pour authentifier et attribuer Ă  tel ou tel artiste français la dĂ©couverte de l’art nĂšgre », jusqu’à ce que le beau livre de Jean Laude, la Peinture française et l’Art nĂšgre, vienne clore les disputes. Reste Ă  souligner, au-delĂ  du seul dĂ©bat formel, ce qu’il pouvait en ĂȘtre, dans une sociĂ©tĂ© colonialiste et raciste, de cette appropriation et de cette mise en Ă©vidence de l’art nĂšgre ? D’opposer Ă  la toute confiante et Ă  l’apparemment toute-puissante peinture acadĂ©mique un art de sauvage » ; ce qu’il Ă©tait convenu d’appeler, nous dit Jean Laude, des fĂ©tiches barbares, des curiositĂ©s ethnographiques ». C’est dans la cohĂ©rence mĂȘme de leur oeuvre et de l’activitĂ© de leur oeuvre, que Matisse et Picasso se trouvent ici une fois de plus associĂ©s et symptomatiquement prĂ©sentĂ©s comme les inventeurs » de l’art nĂšgre. Au-delĂ  de l’anecdote historique, l’adage qui veut qu’on ne prĂȘte qu’aux riches se trouve une fois de plus vĂ©rifiĂ©. Comme se trouve vĂ©rifiĂ©e, au-delĂ  des particularitĂ©s et du caractĂšre unique de l’oeuvre de chacun de ces deux peintres, une association en vĂ©ritĂ© dont la force, ponctuellement nĂ©gative, ne peut plus ĂȘtre interprĂ©tĂ©e qu’à travers ce qui dĂ©sormais pour nous spĂ©cifie en chacune de ces Ɠuvres notre culture. Dans l’ordre de ce mode d’association spontanĂ©e, n’est-il pas tout aussi Ă©tonnant que, lĂ  sans doute oĂč Matisse et Picasso se sĂ©parent le plus, que le cubisme, qui fut vraisemblablement baptisĂ© par un journaliste mal intentionnĂ©, que le nom mĂȘme de cubisme » ait Ă©tĂ© donnĂ© comme une invention » de Matisse ? En ces annĂ©es 1906-1907, nous ne pouvons pas ne pas voir le rapport d’intelligence et d’échange entre Matisse et Picasso qui tĂ©moignent et surenchĂ©rissent de talent et de corrosive vĂ©ritĂ© ; bouleversant, avec ce qui subsiste d’habitudes acquises et dĂ©sormais mensongĂšres, une image de l’homme et une image du monde que, sans le savoir, l’homme et le monde ont depuis longtemps abandonnĂ©es. En ce sens, on peut dire que ces deux artistes sont aussi des artistes profondĂ©ment rĂ©alistes, profondĂ©ment plus rĂ©alistes que le monde dans lequel ils vivent, et qui courent vers les catastrophes que l’on sait. C’est la vĂ©ritĂ© de leurs oeuvres, la stricte vĂ©ritĂ© de leurs oeuvres qui est intolĂ©rable au faux Ă©quilibre dont leur monde et le nĂŽtre aussi sans doute Ă  sa façon maintient l’illusion. Entendons-nous je ne veux pas dire qu’un nu de Matisse ou un nu de Picasso soient un nu ressemblant. Matisse, que la sottise n’épargna pas plus qu’un autre, rĂ©pondit Ă  une dame qui lui demandait ce qu’il ferait s’il voyait dans la rue une femme ressemblant Ă  l’une de ses peintures Mais, madame, je fuirais ! » Il n’y a vraisemblablement ni chez Matisse ni chez Picasso vocation de ressemblance. Ce qu’il y a par contre, chez l’un et chez l’autre, c’est une incontestable vocation de vraisemblance. Leur art nous place systĂ©matiquement dans un espace oĂč les critĂšres qui nous sont communs viennent Ă  faire dĂ©faut, il insiste essentiellement sur l’inadĂ©quation entre ce que nous vivons et l’image que nous nous faisons de nous-mĂȘmes et de notre vie ; sur l’inadĂ©quation entre ce que vit le siĂšcle et l’image qu’il se fait de lui-mĂȘme. Et leur grandeur Ă  tous deux n’est-ce pas d’avoir rĂ©ussi Ă  imposer superbement la logique folle » de cette nouvelle, de cette autre image dressĂ©e contre la mĂ©diocritĂ© et la bĂȘtise d’un monde dont, aujourd’hui encore, nous savons si peu, pour ne pas dire que nous n’en savons rien. Oui, je suis convaincu que Matisse et Picasso dialoguent. » Matisse, Nu couchĂ©, 1907. Picasso, La femme couchĂ©e, 1938 [7]. Oui, je suis convaincu que Matisse et Picasso dialoguent. Et pour bien connaĂźtre ce qu’il en est de ce dialogue, on pourrait non seulement comme Picasso le suggĂ©ra Ă  Pierre Daix mettre cĂŽte Ă  cĂŽte les oeuvres rĂ©alisĂ©es par l’un et l’autre en ces annĂ©es 1906-1907, mais encore l’ensemble des deux oeuvres. L’histoire elle-mĂȘme nous y invite qui, Ă  partir de 1906-1907, va plus ou moins rĂ©guliĂšrement, plus ou moins Ă©pisodiquement faire se rencontrer les deux hommes et les deux oeuvres. En 1918, Matisse et Picasso exposeront ensemble chez Paul Guillaume, avec une prĂ©face du mĂȘme Apollinaire. En 1919, l’exposition des aquarelles de Picasso chez Paul Rosenberg incite Pierre Daix Ă  souligner une fois de plus l’enseignement que les deux artistes tirent l’un de l’autre La ressemblance avec le thĂšme de la fenĂȘtre ouverte, si fort chez Matisse depuis son installation Ă  Nice, ne pouvait ĂȘtre tenue pour fortuite », Ă©crit Pierre Daix Ă  propos de cette exposition d’aquarelles, et il ajoute Picasso avait pu voir des toiles de son aĂźnĂ© chez Paul Guillaume ou chez Bernheim-Jeune au dĂ©but de l’annĂ©e et y trouver l’incitation supplĂ©mentaire Ă  sortir de ses propres limites. » Si les rapports entre les deux hommes et les deux oeuvres semblent plus distendus entre 1919 et 1930, ce n’en est pas moins immĂ©diatement Ă  Matisse que pense la critique lorsque Picasso travaille toute une saison Ă  rĂ©aliser des sculptures dont la Femme couchĂ©e reprend, nous dit Pierre Daix, les formes fluides venues abondamment dans la peinture, et en mĂȘme temps souligne une rĂ©fĂ©rence quasi directe Ă  la sculpture de Matisse, Ă  ce Nu couchĂ© de 1907 que Picasso avait remarquĂ©... Justement, en 1929-1930 Matisse Ă©tait revenu Ă  la sculpture. Les contacts entre eux Ă©taient restĂ©s assez Ă©troits pour que Picasso soit au courant ». Ces contacts au demeurant ne cesseront pas et les artistes eux-mĂȘmes, comme leurs contemporains, nous en laissent un certain nombre de tĂ©moignages. La rencontre en 1940, telle que je l’ai citĂ©e, Ă  partir de ce qu’en rapporte Matisse dans une lettre Ă  son fils Pierre, manifeste clairement l’estime dans laquelle se tenaient les deux artistes ; et l’on peut ajouter que quoi qu’il arrive cette estime ne se dĂ©mentira jamais. En 1944, c’est sur l’initiative de Picasso qu’une toile de Matisse figure au Salon de la LibĂ©ration. En 1945, Matisse et Picasso se retrouveront Ă  nouveau cĂŽte Ă  cĂŽte Ă  la fois au Salon d’Automne de Paris et au Victoria and Albert Museum Ă  Londres. Si, lors de la rĂ©trospective de Matisse au musĂ©e d’Art moderne de Paris en 1949, on sait que Picasso demanda de visiter l’exposition la veille du vernissage, une anecdote rapportĂ©e par Pierre Cabanne nous prĂ©sente Matisse dĂ©couvert par M. de la SouchĂšre dans les salles Picasso du musĂ©e d’Antibes, prenant des croquis de la Joie de vivre. Et si la chapelle de Vence semble un moment les diviser, n’est-elle pas d’une certaine façon Ă  l’origine du Temple de la Paix de Picasso Ă  Valauris. Françoise Gilot a conservĂ© cet Ă©change de propos entre les deux peintres Mais pourquoi faites-vous ces choses-lĂ  ? rĂ©pĂ©ta Picasso Ă  Matisse. Je serais d’accord si vous Ă©tiez croyant. Dans le cas contraire je pense que vous n’en avez moralement pas le droit ! » Pour moi, rĂ©torqua Matisse, tout cela est essentiellement une Ɠuvre d’art. Je mĂ©dite et me pĂ©nĂštre de ce que j’entreprends. Je ne sais pas si j’ai ou non la foi. Peut-ĂȘtre suis-je plutĂŽt bouddhiste. L’essentiel est de travailler dans un Ă©tat proche de la priĂšre. » La dispute entre les deux hommes, Ă  propos de la chapelle de Vence, est incontestablement riche d’enseignement sur ce qui fondamentalement les sĂ©pare, et plus profondĂ©ment encore les unit. Le malentendu quant Ă  l’attitude humaine semble total, et pourtant n’est-il pas totalement transcendĂ© dans le sentiment qu’ils ont l’un et l’autre d’un art oĂč, superbement au-delĂ  des idĂ©es, ils se retrouvent. Matisse dira Picasso Ă©tait furieux que je fasse une Ă©glise. "Pourquoi est-ce que vous ne feriez pas plutĂŽt un marchĂ© ? Vous y peindriez des fruits, des lĂ©gumes." Mais je m’en fiche pas mal j’ai des verts plus verts que les poires et des oranges plus orange que les citrouilles. Alors Ă  quoi bon ? Il Ă©tait furieux !... Je lui ai dit, Ă  Picasso "Oui, je fais ma priĂšre, et vous aussi, et vous le savez bien, quand tout va mal nous nous jetons dans la priĂšre pour retrouver le climat de notre premiĂšre communion. Et vous le faites aussi." Il n’a pas dit non. » Le dĂ©bat, ce dernier dĂ©bat entre les deux grands artistes, dĂ©borde largement les idĂ©es qui s’y expriment. Matisse ne nous le signale-t-il pas lorsqu’il Ă©voque justement Ă  ce propos le rapport qu’il entretient avec la couleur j’ai des verts plus verts... et des oranges plus orange... ». C’est bien prĂ©cisĂ©ment parce que le dĂ©bat excĂšde la mesure et la vĂ©rification de nature, oĂč viennent communĂ©ment se fixer les couleurs et les idĂ©es, et qu’il implique, dans la rĂ©alisation oĂč se trouve alors engagĂ© Matisse, la dimension surnaturelle de leur art qu’une fois de plus les deux peintres s’y cĂŽtoient, s’y opposent et s’y retrouvent. Matisse meurt le 3 novembre 1954, et Picasso qui, au dire de ses amis, rĂ©pĂšte souvent Au fond, il n’y a que Matisse... », abandonne lui aussi Ă  sa façon le siĂšcle et se tourne vers d’autres sont dĂ©sormais les grands maĂźtres du passĂ© qui vont partager la contemporanĂ©itĂ©, la gloire et le monologue de ce grand maĂźtre du XXe siĂšcle. Courbet et Greco, dĂ©jĂ  en 1950, ensuite, plus prĂ©cipitamment semble-t-il, Delacroix en 1955 les Femmes d’Alger, Rembrandt en 1956, VĂ©lasquez en 1957, Murillo en 1959, Manet en 1960-1970, participent dorĂ©navant Ă  travers Picasso au grand tribunal de la modernitĂ©, telle qu’incontestablement Ă  travers Matisse et Picasso, Ă  travers le Français et l’Espagnol, elle convoque dĂ©sormais pour nous aujourd’hui l’ensemble de notre histoire. Marcelin Pleynet, Tel Quel 87, 1981. Matisse dans la Chapelle de Vence. La Vierge et l’Enfant. Dessin pour la façade la chapelle. Encre et gouache sur papier, 1951. MusĂ©e Matisse, Le Cateau-CambrĂ©sis. Photo 4 janvier 2018. Zoom cliquez l’image. Picasso, Le Temple de la paix. 1. La guerre. Picasso, Le Temple de la paix. 2. La paix. * Les articles sur Matisse et sur Picasso sont trĂšs nombreux dans les livres de Pleynet. Signalons le dernier essai en date Essais et confĂ©rences, 1987-1998 les Ă©ditons Beaux-arts de Paris, 2012. En mai 2007, Marcelin Pleynet prononça deux confĂ©rences Ă  Banja Luka Bosnie-HerzĂ©govine, la premiĂšre portait sur Matisse et Picasso », la seconde sur CĂ©zanne ». Ces confĂ©rences furent suivies d’une discussion, dont voici la video en bas de page. Sur Pileface, voir plus spĂ©cifiquement Matisse/Picasso Ă  la lumiĂšre de L’Éclaircie Matisse d’autres points de vue Matisse, L’invitation au voyage Picasso by night by Sollers Picasso et les femmes * craiedevient rose. Le soleil perce les vents d’automne et la pluie appelle si souvent l’arc en ciel que l’on pourrait le collectionner comme on le fait d’un papillon nouveau. Dans le musĂ©e des Beaux-Arts de mon enfance, j’ai dĂ©couvert les peintres champenois et la lumiĂšre fut. La grĂące aussi. Je m’y suis fondu et, plus tard, j AprĂšs trente ans de l’ùre Heisei 1989-2019 le Japon est entrĂ© le 1er mai de l’annĂ©e derniĂšre dans l’ùre Reiwa, formule qui a Ă©tĂ© traduite dans la presse internationale par Belle Harmonie. Qu’en est-il vĂ©ritablement ? Au-delĂ  des nomenclatures mythologico-religieuses, le Japon est-il bien cet empire de l’harmonie » que vante nombre de voyageurs, souvent sous l’emprise d’un regard fascinĂ© par le spectacle de ce qui les met au plus loin de leurs habitudes, donc empreint de tous les charmes trompeurs de l’exotisme
 Pour sa part, Corinne Atlan, la grande traductrice d’auteurs japonais classiques et contemporains une soixantaine de titres dont Haruki Murakami, a prĂ©fĂ©rĂ© traduire Reiwa par Harmonie OrdonnĂ©e*. Elle s’en explique dans un entretien avec ZoĂ© Balthus avec d’irrĂ©futables arguments philologiques et historiques, faisant remarquer que la notion d’ordre peut introduire une nuance de sens prescriptive, suggĂ©rant que l’harmonie puisse ĂȘtre quelque peu obligatoire, donc un peu pesante. Beaucoup de choses au Japon fait-elle remarquer sont ambivalentes il y a Omote, l’endroit, et Ura, l’envers. Et l’envers a souvent, ajoute-t-elle, plus d’importance que l’endroit
 En Ă©clairant le double sens des mots, en tant que traductrice, dit-elle, je ne peux pas choisir uniquement le cĂŽtĂ© agrĂ©able de la version officielle, il faut aussi faire entendre le revers », Corinne Atlan donne la clĂ© de l’approche Ă  fois empathique et globale, raisonnĂ©e et rĂȘvĂ©e, rĂ©aliste et onirique qu’elle a du monde japonais – car c’est bien un monde en soi oĂč le langage, la culture et l’histoire sont structurĂ©s par une mĂȘme et forte idiosyncrasie, exprimĂ©e souvent par l’étrangetĂ©, soit le sentiment d’ĂȘtre sur une autre planĂšte ». Cette vision, Corinne Atlan nous la fait partager dans un rĂ©cit sur KyĂŽto, ville qu’elle connaĂźt parfaitement puisqu’elle y vit. Un automne Ă  KyĂŽto – paru chez Albin Michel en 2018 – retrace un parcours guidĂ© par le goĂ»t de la rĂȘverie, de la rencontre et de la surprise le ah !. Ne vous attendez pas Ă  lire un guide chic flattant un pittoresque facile entre clichĂ©s et bonnes adresses. Un automne Ă  KyĂŽto est un essai intimiste dans lequel Corinne Atlan invite Ă  la flĂąnerie au cƓur de l’ancienne capitale nippone, point de dĂ©part Ă  d’introspectives rĂ©flexions sur cette sociĂ©tĂ© et sa culture qu’elle explore en profondeur, dans toutes les subtilitĂ©s de la langue. Langue dont la connaissance s’appuie sur la frĂ©quentation des textes majeurs de la littĂ©rature japonaise, qu’elle soit classique ou moderne, prose ou poĂ©sie haĂŻku abondamment citĂ©s, souvent dans une traduction personnelle de l’auteure car la dimension visuelle de l’idĂ©ogramme, non abstraite, propre aux caractĂšres kanjis ouvre davantage le sens Ă  l’interprĂ©tation que ne le permet notre alphabet. Le fait d’ĂȘtre confrontĂ©e Ă  la tĂąche impossible de la traduction rend Corinne Atlan prudente quant Ă  la transmission et au dialogue interculturel. C’est un point dĂ©cisif qu’elle souligne ainsi Comment imaginer que la rencontre avec les Japonais et leur culture, puisse ne passer que par ma propre langue, et jamais par la leur ? MĂȘme la traduction – je le sais bien – ne peut rendre compte totalement de lĂ  d’oĂč elle vient. Quelque chose rĂ©siste, qui ne peut ĂȘtre dit. » Cette prĂ©vention, je dirais cette humilitĂ©, motivĂ©e par la conscience qu’un noyau d’indicible demeure quel que soit le talent du traducteur ou de l’écrivain confĂšre Ă  Un automne Ă  KyĂŽto une sorte de sceau de confiance, de vĂ©racitĂ© intrinsĂšque qui en fait tout le prix pour nous, lecteurs. Le charme de ce livre rĂ©side d’abord dans sa composition, puisqu’il se prĂ©sente comme un journal de bord poĂ©tique oĂč Corinne Atlan consigne un peu Ă  la maniĂšre des Notes de chevet de la grande Sei ShĂŽnagon ses impressions fugaces au cƓur de la capitale spirituelle du Japon entre deux dates son retour de France Ă  la mi-septembre et un dĂ©part au seuil de l’hiver. Un patchwork nonchalamment en fait savamment agencĂ© pour raconter l’embrasement puis le dĂ©clin de l’automne en une multitude de moments choisis entre les pluies orageuses de fin d’étĂ© et le froid coupant de l’hiver. Chaque mois est cĂ©lĂ©brĂ© dans une sĂ©quence oĂč s’entrelacent moments de la saison », choses » agrĂ©ables, surprenantes, lues, amusantes et fragments » odeurs, saveurs, dĂ©cryptages, architecture, sons. Un peu Ă  la maniĂšre du haĂŻku dont la vocation est de rĂ©pertorier l’ensemble du rĂ©el, le classer au plus prĂšs du regard. Conserver la trace de l’instant Ă©phĂ©mĂšre qui Ă  peine advenu nous Ă©chappe » et ceci, non par l’intermĂ©diaire de concepts comme le ferait un cartĂ©sianisme occidental, mais par le biais des perceptions et sensations sans oublier la ahitĂ© des choses, cela dans les choses qui fait ah ! » selon Claudel. Ayant Ă©lu domicile dans une ruelle paisible, non loin des frondaisons humides et des pierres tombales des pentes du quartier de Yoshida, c’est par petites touches impressionnistes riches en couleurs automnales que Corinne Atlan restitue avec douceur l’ambiance de cette ville entre splendeur, plĂ©nitude et Ă©vanescence dans l’impermanence Ă©ternelle. C’est un plaisir de la suivre dĂ©ambulant Ă  pied, Ă  vĂ©lo, dans le dĂ©dale des rues, sur les rives de la riviĂšre Kamo qui scintille comme une laque noire », ou bien arpentant les tatamis dorĂ©s ou les planchers lustrĂ©s des temples de bois Ă  la poursuite de l’impalpable ». Avec en sourdine, la claire conscience que la rĂ©alitĂ© est tissĂ©e d’illusions ». En lectrice de Matsuo BashĂŽ, Haruki Murakami, Keiichiro Hirano, JakuchĂŽ Setouchi, Paul Claudel, Nicolas Bouvier, Michel Butor ; en compagnie d’amis de passage, de rĂ©sidents kyĂŽtoĂŻtes, de voisines de quartier conviĂ©s Ă  des visites jardins zen, temples, dĂ©gustations culinaires ou excursions, elle s’interroge Que faire face Ă  cette poignante instabilitĂ© de l’existence, sinon cultiver une conscience aiguĂ« de l’instant prĂ©sent ? » KyĂŽto est dĂ©peinte en lanterne magique selon la direction du faisceau de lumiĂšre, diffĂ©rents cadres s’éclairent, dĂ©ployant de fascinants rĂ©cits du passĂ©, puis plongent de nouveau dans l’ombre, tandis que d’autres s’illuminent Ă  leur tour. Le spectacle n’est jamais le mĂȘme, et il est infini. » En vĂ©ritĂ©, KyĂŽto ne s’offre jamais. Cette contemplative bouddhiste de cƓur le sait la ville se dĂ©robe sans crier gare, s’efface comme si l’impalpable qu’elle vous a offert n’était qu’une illusion de souvenir. Alors il faut quitter KyĂŽto en vertu de cette loi de l’art de la magie selon laquelle il faut faire disparaĂźtre l’objet pour mieux le faire rĂ©apparaĂźtre C’est pour cela peut-ĂȘtre que je dois quitter KyĂŽto quelque temps. Pour conserver un regard neuf et m’assurer Ă  mon retour, au dĂ©but de l’annĂ©e nouvelle, d’un enchantement pareil Ă  celui de la premiĂšre rencontre** ». Pour rĂ©actualiser Ă  l’infini la prĂ©sence de cette ville en moi. Que jamais elle ne sombre dans l’opacitĂ© du quotidien, de l’habitude. Qu’elle reste en moi Ă  la fois l’ailleurs impossible Ă  atteindre dont je rĂȘvais adolescente, et le prĂ©cieux fantĂŽme qui flotte dans ma mĂ©moire, reflet de paysages disparus, trace d’un monde qui devient peu Ă  peu anachronique. » Je ne saurais quitter Corinne Atlan sans signaler son Petit Ă©loge des brumes dans la collection Folio 2 euros. 114 pages de pur enchantement pour les nĂ©phĂ©libates ! Son exploration des brumes, brouillards et autres nuĂ©es beaucoup moins mĂ©tĂ©orologique mais plus Ă©clectique et mĂ©taphorique que celle de Luke Howard est d’abord une tentative de comprendre le secret de son goĂ»t pour les langues et la traduction qui dĂ©passe peut-ĂȘtre une simple vocation pour se rĂ©vĂ©ler ĂȘtre une complexion, un mode d’ĂȘtre au monde En choisissant d’étudier le japonais, j’étais seulement portĂ©e par un rĂȘve d’évasion et par une vague intuition. Mais d’emblĂ©e, la proximitĂ©, voire l’adĂ©quation, de cette langue avec le monde sensible et ses phĂ©nomĂšnes les plus tĂ©nus a emportĂ© mon adhĂ©sion. Sur ces terres de brume, de pluies et de fumerolles qui ont dĂ©veloppĂ© un attrait particulier pour l’impalpable, le qualificatif aimai », – vague, flou, ambigu – dont l’étymologie dĂ©signe un soleil obscurci par les nuages, caractĂ©risait tant la langue japonaise, polysĂ©mique et volontiers allusive, que la mentalitĂ© de l’archipel ». Avec une Ă©criture impeccablement Ă©lĂ©gante et cultivĂ©e, Corinne Atlan nous embarque Ă  nouveau vers sa ville de prĂ©dilection mais cette fois-ci en compagnie d’une plĂ©iade d’écrivains, de poĂštes Shimei Futabatei, Bachelard, Natsume SĂŽseki, Celan, Maupassant, Baudelaire, RyĂŽkan, MallarmĂ©, BashĂŽ et bien sĂ»r le Tanizaki de l’Éloge de l’ombre, de peintres, d’artistes et architectes un peu fous qui tous ont en commun le puissant tropisme du flottement, du flou, voies d’accĂšs Ă  la dĂ©prise du rĂ©el et Ă  la libĂ©ration de l’ego car comme le dit Philippe Jaccottet l’attachement Ă  soi augmente l’opacitĂ© de la vie*** ». * Par ailleurs titre d’un petit livre que Corinne Atlan a publiĂ© aux Ă©ditions Nevicata en 2016. ** En ouverture Ă  Japon. L’empire de l’harmonie Corinne Atlan fait ce constat qui peut paraĂźtre surprenant mais que j’avoue avoir fait aussi Je suis arrivĂ©e pour la premiĂšre fois au Japon un jour de fin dĂ©cembre. En dĂ©couvrant cet hiver dĂ©licieusement autre, je me suis aussitĂŽt sentie Ă  la fois sur l’autre face de la lune et parfaitement dans mon Ă©lĂ©ment. » *** La Semaison, 1984. Un automne Ă  KyĂŽto de Corinne Atlan, Éditions Albin Michel. Petit Ă©loge des brumes de Corinne Atlan, collection Folio 2 euros, Gallimard. Illustrations photographie ©Arnaud Rodriguez / Éditions Albin Michel / Éditions Gallimard. Prochain billet le 28 juillet. Dansle Honfleur de cette Ă©poque, berceau de vrais peintres, Gervais Leterreux a la chance de grandir aux cĂŽtĂ©s d’Henri de Saint-Delis, voisin de ses parents. En 1945, le vieil artiste devient le professeur de Leterreux et, souvent, ils poseront leurs chevalets cĂŽte Ă  cĂŽte dans les rues de Honfleur. Sur les conseils de son pĂšre Le bƓuf façon StĂ©phane Nougier. DR Il est bien Ă©trange et incomprĂ©hensible que ce coin perdu de la Creuse et que ses artistes peintres aient dĂ» attendre 2002 et le travail d’un marchand d’art parisien, Christophe Rameix, pour que soit reconnu, grĂące Ă  son important ouvrage, l’ensemble des peintres de la vallĂ©e autour de Crozant. Le livre recense plus de 400 artistes prĂ© et post-impressionnistes venus peindre prĂšs des riviĂšres de la SĂ©delle et de la Creuse entre 1850 et 1950. À la recherche de paysages diffĂ©rents et d’un romantisme exacerbĂ© Claude Monet, Francis Picabia, Armand Guillaumin, Gustave EugĂšne Castan, Ernest Victor Hareux, LĂ©on Detroy entre autres sont venus vivre et peindre dans cette vallĂ©e, car le cadre Ă©tait Ă  leurs yeux d’un grand romantisme des ruines de chĂąteaux forts, des roches et des landes Ă  bruyĂšres parsemĂ©s de troupeaux de chĂšvres et de moutons, des eaux paisibles dans des lits tortueux de riviĂšres et des paysages avec de la neige, Ă©lĂ©ment trĂšs vendeur pour la clientĂšle parisienne. En effet, il Ă©tait impossible pour les peintres de faire transporter leur matĂ©riel en Savoie et de peindre dehors dans des conditions de froid extrĂȘme. Rose et mauve les couleurs particuliĂšres de l’École de Crozant L’une des caractĂ©ristiques majeures de l’École de Crozant rĂ©side dans ces teintes rose ou parme des toiles. En effet, les prairies Ă©taient recouvertes de bruyĂšres et, selon l’époque, recouvertes de rose au printemps, de mauve plus ou moins foncĂ© Ă  l’automne. Sur place, vous aurez du mal Ă  retrouver en regard des tableaux de tel ou tel lieu, de telle ou telle boucle de la Creuse la faute Ă  la construction d’un barrage en 1926 qui a ennoyĂ© la vallĂ©e, changĂ© les habitudes agricoles d’avant et transformĂ© les paysages abandonnĂ©s en forĂȘts denses. Dame Nature a repris ses droits et la comparaison entre une toile fin XIXe siĂšcle et la vĂ©gĂ©tation de 2021 est un peu dĂ©routante. NĂ©anmoins, la beautĂ© des tableaux, le charme des lieux opĂšre toujours et les forteresses en ruine se dĂ©tachent toujours sur le fond de ces paysages prĂ©servĂ©s. Il n’y a pas de chef de file dans cette Ă©cole, aucune touche spĂ©cifique entre les peintres français ou Ă©trangers, et seules les couleurs des bruyĂšres les unissent. Relatant, le centre d’interprĂ©tation de Crozant appelĂ© HĂŽtel LĂ©pinat », est trĂšs bien fait et Ă©largit la prĂ©sence d’artistes autre que celle des seuls peintres. En effet, George Sand et son amant Chopin sĂ©journaient souvent en Creuse et se promenaient Ă  dos d’ñnes prĂšs de Crozant. Et pour vous reposer et vous restaurer
 Poursuivez votre balade sur les routes de Creuse. Nous vous conseillons plutĂŽt le calme de la chambre et table d’hĂŽtes du domaine de La Jarrige. Les chambres sont situĂ©es dans diffĂ©rentes petites maisons autour d’un jardin soignĂ© et fleuri et d’une piscine chauffĂ©e. L’avantage de l’adresse, tenue par la propriĂ©taire Yolande, une gentille alsacienne laborieuse et bonne cuisiniĂšre, est cette table d’hĂŽtes oĂč vous pourrez prendre votre dĂźner tout en bavardant avec les autres touristes prĂ©sents et en Ă©coutant les conseils de Yolande qui dĂ©fend sa Creuse » d’adoption comme personne. Plus loin, prĂšs de La Souterraine, l’hĂŽtel Nougier est l’adresse gourmande par excellence. TroisiĂšme de la gĂ©nĂ©ration d’une famille de restaurateur, StĂ©phane Nougier est aux cuisines. À part le menu 3 plats Ă  31 €, ce chef fait des surprises en se basant toujours sur des produits locaux, mais sans annoncer le dĂ©tail des plats sur un menu. Deux spĂ©cialitĂ©s l’Ɠuf Ă  64°C, risotto de pommes de terre – haddock – Ă©mulsion herbacĂ©e ; et l’üle flottante aux pralines roses.
AParis, le musée Marmottan-Monet présente à partir du 17 juin et jusqu'au 26 septembre une exposition sur "Monet et l'abstraction", mettant en regard des tableaux de Monet (1840-1926) avec des

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Sauzon- Le regard des peintres par Henri Belbéoch aux éditions Editions Palantines. Le regard des peintres
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